Double jeu pakistanais

novembre 2013

Le 1er novembre 2013, chef du TTP, l’organisation militaire des Taliban pakistanais, Hakimullah Mehsud était tué par un missile tiré d’un drone américain.

Les drones sont des avions sans pilote équipés de moyens d’observation et souvent armés dans leurs versions militaires. Dans ces dernières, ils ont servi pour un peu plus de 350 attaques, dont les deux tiers au Pakistan. Un homme dirige ces engins, parfois à plusieurs milliers de kilomètres de la zone d’action, donnant la mort tranquillement assis dans un bunker.

Zone tribale
On peut critiquer l’aspect moral de la chose. Il faut néanmoins savoir les hommes ciblés des chefs de guerre qui commandent des poseurs de bombes. Au Waziristan, dans la zone tribale au nord-ouest du Pakistan, cette activité est devenue une industrie avec la formation de centaines de kamikazes. Résultat, le Pakistan est, avec l’Irak, le secteur de la planète le plus touché par les attaques terroristes.

Aussi, après l’exécution, le mot nous semble approprié, de Mehsud, pourrait-on s’attendre à entendre les autorités pakistanaises se réjouissant. Il n’en est rien. Au contraire, elles tempêtent, réclamant l’interruption des tirs de drones au-dessus de leur territoire.

A première vue, on est tenté de croire à une réaction nationaliste épidermique. Les dernières révélations du Washington Post se font néanmoins cruelles (Dans l’édition du 24 octobre).

Publiant des documents déclassifiés de la CIA, le journal affirme le gouvernement pakistanais parfaitement en accord avec le recours aux drones sur sont territoire et même tenu au courant des attaques.

Alors pourquoi cette colère apparente d’Islamabad ? Il faut savoir les autorités politiques et militaires de ce pays jouant un jeu ambigu. D’un côté, elles combattent les mouvements de Taliban sévissant contre eux. D’un autre elles instrumentalisent les mêmes Taliban quand ils vont combattre les forces alliées en Afghanistan.

Ainsi, quand leur main signe avec les Américains, leur voix dément cette collusion pour préserver leur relation avec des groupes tout aussi terroristes que ceux qu’ils combattent.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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