Trafic de papiers d’identité
en Roumanie

décembre 2009

Un journaliste roumain, Adrian Mogos, raconte comment il a acheté une carte d’identité falsifiée * et voyagé dans l’espace Schengen avec cette dernière.

Citoyen roumain, auprès de la mafia du pays, « pour quelques centaines d’euros, j’ai pu acquérir une identité entièrement nouvelle, avec un nouveau nom d’origine turque, Murad Alin Erdogan, supposé originaire de Timisoara ».

« Début juin 2009, j’ai voulu mettre à l’épreuve ma fausse carte d’identité... je me suis promené en Allemagne pour voir si Murad Erdogan pouvait y commencer une nouvelle vie... Je n’y ai rencontré aucun problème et personne ne m’a posé de questions sur ma pièce d’identité, ni en Allemagne, ni du reste aux Pays-Bas ».

À Berlin, il a jeté son dévolu sur le quartier de Kreuzberg, où vivent de nombreux migrants. Là, il a repéré une adresse vacante. « Le 29 juin, muni de cette seule information, je suis donc allé à la mairie de Kreuzberg pour obtenir un document officiel, sur lequel je serais enregistré à cette adresse fictive. Le fonctionnaire municipal que j’ai rencontré ne m’a demandé aucune preuve concernant un éventuel contrat avec le propriétaire de l’immeuble. Malgré mon mauvais allemand et ma fausse carte d’identité, le seul document que je lui eusse montré, j’ai réussi à m’inscrire à l’adresse » repérée plus tôt.

Puis, « je me suis arrêté à la première banque que j’ai trouvée sur mon chemin, plus précisément une agence de la Berliner Sparkasse. Le gérant de la banque était heureux de m’aider après avoir vu le document émis par la mairie, attestant la nouvelle adresse de Murad Erdogan. Quelques questions concernant mon intention d’ouvrir un compte et, quelques minutes plus tard, celui-ci était opérationnel sous le numéro 601 45 197 75 ».

« Utilisant le même papier obtenu à la mairie, j’ai acheté un petit téléphone portable... En Allemagne, chaque carte SIM doit être enregistrée au nom de son utilisateur. Le mien l’était, comme il se doit, au nom de Murad Alin Erdogan ».

De la même façon, Mogos a obtenu des autorités, sous le nom d’Erdogan, un document établissant qu’il était « économiquement actif et financièrement digne de confiance ». En d’autres termes, qu’il pouvait emprunter de l’argent.

Cette étonnante saga montre comment des terroristes et des voyous peuvent circuler à travers l’espace Schengen sous de fausses identités.

Note

* Un document d’identité falsifié est une pièce légale portant de fausses informations. Un faux est une contrefaçon.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

 
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