Comment la France perd ses alliés

La société d’Iskandar Safa, un ancien contact des Français, termine les négociations pour s’associer à TKSM (ThyssenKrupp Marine Systems), un groupe industriel allemand.

En vue pour les Allemands, une nouvelle percée pour la vente de leurs équipements militaires en Afrique du Nord, au Moyen-Orient (Koweït, Arabie Saoudite, et Oman) et en Extrême-Orient (Taiwan et Corée du Sud) et au Pakistan, où l’homme d’affaires libanais est très introduit.

La société de Safa, Privinvest, détient 30% de Al Aïn International Group. Ce groupe doit prendre 25% des parts de HDW, le constructeur de sous-marins de TKSM. Safa est aussi propriétaire de CMN (Constructions Mécaniques de Normandie), une entreprise achetée aux Français. Pendant des années, Safa a tenté en vain de s’associer avec la DCNS, dont l’État français détient 70% des actions. La DCNS construit des navires de guerre, des systèmes de combat et des infrastructures portuaires.

Faute d’un accord avec les Français, Safa a fini par se tourner du côté des Allemands. Nos services le connaissent pourtant bien. En 1987 et 1988, il est intervenu pour obtenir la libération des otages français retenus au Liban. Il agis-sait aux côtés de Jean-Charles Marchiani. Certes, il a été accusé d’avoir reçu une partie de la rançon mais, après plusieurs années d’enquêtes menées par le juge Courroye, l’accusation a été abandonnée.

En 1992, il a néanmoins racheté CMN, et l’a transformé en un groupe d’armement civil et militaire naval. Il s’est installé à Abou Dhabi, aux Émirats, et est aujourd’hui partie prenante pour l’acquisition d’installations portuaires en Grèce. Encore une occasion manquée par la France !