à Genève |
mars 2013
Le 24 janvier, Nicolas Sarkozy avait été invité pour prononcer un discours à Genève par la section locale du Keren Hayessod (1), organisation sioniste assez peu connue du grand public. Une enveloppe de 200 000 $ lui a été donnée à lissue de son intervention (2). Elle a laissé un goût amer à ses hôtes. Sarkozy sest en effet voulu pédagogue. « Il faut absolument mettre la pression sur le gouvernement israélien pour quil accepte la création dun État palestinien » a-t-il osé. Pas vraiment la tasse de thé des sionistes convaincus qui participaient à la rencontre. Puis il leur a dit qu « Israël na jamais été aussi isolé, (et) sest lui-même emmuré dans des murailles de Jéricho. Il sera nécessaire de faire tomber ces murs pour le sauver », faisant allusion à la fois à la bible et au réseau de murs et de grillages dont les Israéliens entourent leurs territoires. Puis vint largument massue, quand on sait en quelle estime les Israéliens se tiennent en général en tant que juifs : « Cest parce que les Israéliens sont les plus intelligents quils doivent faire le premier pas ». La théorie du peuple élu et un peu supérieur retournée comme un gant ! Pendant une dizaine dannées Sarkozy a été présenté comme « le meilleur ami dIsraël ». LIsraël « sûr de lui-même et dominateur » bien sûr (3). En amadouant la communauté juive et Israël avec ses propos pendant des années, on peut imaginer que Sarkozy avait un plan : passer pour lami des actuels dirigeants de lÉtat hébreu avec lintention dobtenir plus facilement deux des accords de paix avec les Palestiniens. Le projet était ambitieux et, à notre avis, dépassait les possibilités dune France incapable dexercer seule des pressions convaincantes sur lÉtat dIsraël. Nul, dans cette affaire, ne peut se substituer aux États-Unis. Mais Sarkozy y aurait sans doute gagné à se dévoiler avant la fin de son quinquennat en donnant une image plus flatteuse de lui. (1) Le Keren Hayessod est la principale
organisation de collecte de fonds du mouvement sioniste. Il a
été créé en 1920 à Londres
et a permis de couvrir une part importante du financement de
linstallation des Juifs en Palestine sous protectorat britannique
entre les deux guerres. Installé aujourdhui à
Jérusalem, il travaille à soutenir la politique
dIsraël dans le monde en même temps quil
encourage la migration des Juifs vers ce pays. Il est représenté
dans 60 pays. |
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