Stéphane Hessel, l’homme qui avait tous les droits

Stéphane Hessel est mort le 27 février 2013 à Paris. Né allemand, mais d’un père issu d’une famille juive polonaise, il sera baptisé dans la religion luthérienne.

Devenu Français, entrant dans la résistance, il sera aussi déporté. Mais passons. D’autres, en grand nombre, se sont tellement appesantis sur sa nécrologie que nous risquerions l’accusation de plagiat à trop insister. Nous remarquons cependant que son passé et les amitiés qu’il a su entretenir lui ont valu de traverser deux siècles sans se voir jamais cloué au pilori pour ses propos. Pourtant, le 21 janvier 2011, par exemple, il avait déclaré au journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » :

« La souplesse de la politique d’occupation allemande permettait une politique culturelle d’ouverture. Il était permis de jouer à Paris des pièces de Jean-Paul Sartre et d’écouter Juliette Greco. Si je peux oser une comparaison audacieuse, l’occupation allemande était, si on la compare avec l’occupation de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d’éléments d’exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d’oeuvres d’art. Mais il s’agissait d’une politique d’occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous, résistants, le travail si difficile ».

Pour moins que cela à propos de l’occupation allemande, Jean-Marie Le Pen a déclenché la fureur des bien-pensants. Son erreur aura été de ne pas citer Hessel. Ce dernier était inattaquable en raison de ses origines juives. Il en a profité pour critiquer la politique d’Israël comme dans son opuscule, « Indignez-vous ! », paru en 2010.

Sa franchise, fût-elle parfois viciée par son esprit gauchisant, lui a valu la haine du CRIF et des activistes sionistes qui s’insurgent contre l’idée de le voir entrer au Panthéon.