HISTOIRE

 LE CHOIX DE 1940

Janvier 2008

Écrit sous le titre " Au sujet de l'armistice de juin 1940 ", un texte du général Pierre-Marie Gallois a retenu notre attention. C'est un vétéran de cette époque qui parle avec l'autorité d'un penseur. Considérant la tragédie de 40, il faut, fait-il remarquer, mettre en évidence la politique des responsables de notre pays, en particulier à partir de 1936, avec le Front populaire, mais pas seulement. Déjà, en septembre 1933, quand la même année Hitler s'emparait de la Chancellerie allemande, Léon Blum déclarait : " Du moment qu'on démolit l'armée (française), j'en suis ". Maurice Thorez, patron du parti communiste, affirmait à l'Assemblée nationale : " Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie ".
En octobre 1936, De Gaulle proposa à Léon Blum, alors Président du Conseil, la mise sur pied de formations blindées. Celui-ci s'y opposa, dit le général Gallois, parce qu'il " les tenait pour être des instruments d'un coup d'État militaire ". Quant au Maréchal Philippe Pétain, inspecteur général de la Défense aérienne de 1929 à 1930, il insistera, en vain, " pour activer le développement de cette armée " aérienne, rapporte le général Laure. L'Allemagne, pendant ce temps s'équipait, se dotant de " Panzers " et de " Stukas ", futurs instruments de sa victoire contre la France.

" Nul ne peut dire ce qui se serait passé si la France, refusant la défaite de ses armées, avait poursuivi le combat et mené la vie dure à l'occupant, en métropole, en Méditerranée et en Afrique du Nord ", remarque le général Gallois.

Il continue : " Il existe un exemple, certes difficilement transposable en raison de circonstances locales différentes, mais néanmoins significatif, c'est celui des Serbes ". Cependant " ils payèrent un terrible tribut humain à cette héroïque résistance ".

On peut reprocher des erreurs à Pétain. Il héritait néanmoins d'une situation laissée par ses prédécesseurs. Il a choisi d'éviter le pire à un peuple traumatisé par la saignée de 14-18. S'il a bu le calice de la défaite jusqu'à la lie, on oublie trop ce qu'il fit pour rebâtir l'armée française en gonflant secrètement ses effectifs et en la rééquipant avec les moyens du bord à partir d'une force résiduelle tolérée par l'armistice.

Chef du cabinet civil du général Weygand à Alger, en 1941, Georges Hirtz a été témoin de la réorganisation, dans ce contexte, de l'armée d'Afrique. Son chef avait reçu la charge de gouverneur général de l'Algérie (1).
A ce propos, selon le général Héring (2), sur l'ordre du Maréchal Pétain, le général Weygand a été envoyé en Algérie avec mission de sauvegarder l'Afrique du Nord et de former une armée capable de la défendre.

Ce noyau, constitué par le général Weygand, sera réarmé à partir de fin février 1943 par les Américains.

L'un de nos amis, aujourd'hui décédé, Dominique Destrem, m'a raconté, comment parti de France et après avoir traversé l'Espagne, il a été reçu au Maroc par le consul de France, alors sous l'autorité de Pétain. Le représentant du Maréchal lui a remis de l'argent, comme à tous les jeunes Français dans la même situation, pour rejoindre l'Algérie et être incorporé dans les forces françaises.

Pierre de Villemarest, a évoqué pour nous l'existence d'une Résistance " ni gaulliste, ni communiste ". " Elle émanait, dit-il, du IIème Bureau reconstitué à Vichy sur ordre du général Weygand et était financée en partie par les fonds secrets du Maréchal Pétain. Elle a d'ailleurs " neutralisé " plusieurs centaines d'agents de l'occupant de 1940 à 1944 " (3).

François-Marie Algoud, à la passion toujours intacte, rappelle qu'à Dakar, où il servait dans la marine comme radio, des bateaux britanniques ont tiré et tué des marins français à la demande du général De Gaulle (4). Parce que lui aussi a commis des erreurs.

En particulier quand, pressé de prendre en main les rênes du pouvoir, il a fait arrêter le général Weygand et condamner le Maréchal Pétain à la peine de mort, commuée en détention à perpétuité.

Deux manières de concevoir la défense des intérêts de la nation se faisaient face. Parfois complémentaires, elles ont fini dans le règlement de comptes. Nous doutons que la France en soit sortie gagnante.

Alain Chevalérias

 

Notes
 
(1) " Weygand , années 1940-1965 ", écrit et édité par Georges Hirtz. Lui écrire à Al Koudia, Hauts de Malouesse, 13080 Luynes.
(2) In " La grande iniquité ".
(3) Dans " L'Échelle des Valeurs " de décembre 2007.
(4) " Notre Avenir est dans le Passé ", éditions de Chiré.
 

Centre de Recherches sur le Terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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