DE LA COMMUNE DE PARIS |
À la suite de la
défaite de larmée française devant
les Allemands, notre pays capitule le 28 janvier 1871. Le 17
février, Adolphe Thiers est élu par lAssemblée
nationale à la tête du pouvoir exécutif provisoire
de la République française. Les préliminaires du traité de paix sont ratifiés par la même Assemblée nationale. Les Allemands restent hors de Paris quils renoncent à occuper. |
Mais, le 18 mars, Thiers donne pour mission à larmée de semparer des 227 canons aux mains de la Garde nationale et des Parisiens qui ont financé leur achat. Paris se soulève. Le général Lecomte, qui commandait lopération, et le général Clément-Thomas, qui se promenait sur les boulevards, sont capturés et massacrés par la foule. Thiers senfuit à Versailles avec son gouvernement, suivi par la moitié de la population. Deux camps se font face : lautorité officielle, à laquelle on donne le nom de Versaillais, et « La Commune de Paris », les Communards, formant une structure insurrectionnelle organisée sur la base de lautogestion. Les premiers, largement dominés par les courants conservateurs, sont partisans de la paix. Les seconds, se croyant capables de se défendre avec leurs 120 000 Gardes nationaux face à larmée allemande, veulent continuer la guerre. Dans les rangs de La Commune, on retrouve cohabitant les tenants de plusieurs idéologies. Dans la direction élue, le plus grand nombre appartient néanmoins aux mouvements issus de la Révolution de 1789. Comme les jacobins ou ceux qui sont devenus les blanquistes, mais aussi les collectivistes, les anarchistes, les proudhoniens et, pour un tiers, des francs-maçons. Globalement, quand les Versaillais sont identifiés à la bourgeoisie, les Communards représentent les salariés et les petits artisans. Ils se grisent de rêveries extrémistes. Dans le programme de La Commune daté du 20 avril 1871, on lit :
De façon très engagée pour lépoque, le drapeau rouge est adopté, la citoyenneté ouverte aux étrangers adhérant aux idées de La Commune, déjà la séparation de lÉglise et de lÉtat prononcée. Dans les écoles on retire les signes religieux chrétiens et lenseignement confessionnel se voit prohibé quand lathéisme militant domine, en particulier avec les blanquistes. Les communards sattaquent aussi aux membres du clergé. Pris en otage, Georges Darboy, larchevêque de Paris, est fusillé avec quatre autres ecclésiastiques. Au total, une vingtaine de religieux, dont des dominicains et des jésuites, seront exécutés. Pour faciliter le retour au calme, les armées allemandes laissent entrer celle des Versaillais dans Paris. La répression est terrible. Elle commence le 21 mai et dure sept jours qui prennent le nom de « Semaine sanglante ». Les soldats de Thiers ne font pas de quartier. Toute personne prise avec des traces de poudre sur les mains, suspectée donc davoir tiré, est exécutée sur le champ. La reprise de la capitale sachève
le 28 mai. Les Versaillais ont perdu un millier
dhommes. Les Communards accusent des pertes bien
plus importantes. Lun dentre eux, Prosper-Olivier
Lissagray, parle de 17 000 à 20 000 morts.
La dureté de la répression des Versaillais est encore aujourdhui, dans lesprit des anarchistes et de leurs continuateurs, une justification à leur haine et à leur propre violence contre la société et les « bourgeois ». Cette motivation repose sur une réalité mais nefface pas le caractère violent de la tradition anarchiste... Jean Isnard |
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