La Syrie |
Peuplée
de 22 millions dhabitants, la Syrie est un pays pauvre
noffrant quun PIB par habitant de 3 300 . Traversé
par lEuphrate, il reçoit 50% de son approvisionnement
en eau de Turquie, où ce fleuve prend sa source. Réputé
arabe, son peuple est en fait le résultat dun mélange
de populations qui ont pour le plus grand nombre adopté
la langue arabe à partir de linvasion musulmane, au VIIème siècle. Islamisée, la Syrie compte néanmoins 10% de chrétiens, de différentes obédiences, contre 78% de sunnites et 11,8% de chiites, ou supposés tels, incluant les druzes et les alaouites. On verra dans larticle en page 14, limportance du rôle joué par ces derniers à la tête de la Syrie, depuis lindépendance. |
Tout commence à Ébla, dont les ruines sont visibles à mi-chemin entre Hama et Alep. De 2350 à 2200 av. JC, se tenait là le coeur dun empire, le plus ancien dAsie. Né dans lenvironnement culturel de Sumer, il sétendait des montagnes de lactuelle Turquie à la Mésopotamie et au nord de la Mer Rouge. Cependant, miné par les migrations, vers 2200, Ébla est détruit par Naram-Sin, roi dAkkad, dont le grand-père, Sargon, avait soumis la Mésopotamie. Ces migrations, à caractère invasif, en particulier dAmorrites (1), proviennent aussi des steppes asiatiques et laisseront une très forte empreinte indo-européenne dans la composition ethnique du pays (2). Après trois siècles dinstabilité, lespace de lactuelle Syrie passe largement sous linfluence de lÉgypte de la XIIème dynastie. Puis, entre les XVIIème et XIIIème siècle, le pays se voit partagé entre les Pharaons et lempire des Hittites, des Indo-européens, qui se sont emparés de lAnatolie, lactuelle Turquie. Après une nouvelle période dinstabilité, de 539 à 332, les Perses lincluent dans leur vaste empire qui va du pays des Afghans à lÉgypte. Puis, avec la conquête dAlexandre le Grand, les Grecs (332) sen emparent avant quil ne soit annexé par les Romains en 64 av. JC. Avec le triomphe du christianisme, le pays est lune des premières régions de lempire à se convertir. Mais il se tient aussi au carrefour dinfluence de deux patriarcats de lÉglise : celui de Constantinople, de langue grecque, et celui dAntioche (3), de parler araméen, doù plusieurs hérésies partiront, expliquant la grande diversité des chrétiens de la future Syrie. Succédant aux Romains, les Byzantins, « lEmpire romain dOrient », resteront les maîtres de la Syrie, pratiquement sans discontinuer, jusquau VIIème siècle après JC. Alors, affaiblis par les disputes inter chrétiennes, cherchant aussi à échapper à la lourdeur des taxes de lEmpire byzantin, nombre de chrétiens syriens vont jusquà pactiser avec lenvahisseur arabe, facilitant la conquête du pays. Damas devient même la capitale de la première dynastie musulmane, les Omeyyades, jusquen 750. Mais entre 1097 et 1099, avec la première croisade, la chevalerie chrétienne, défaisant les musulmans, sempare des villes dAntioche, de Lattaquié et dApamé, allant jusquà menacer Alep et Homs. Avec laffaiblissement des croisés cependant, la Syrie se retrouve la proie des affrontements des factions musulmanes avant de tomber sous la domination des Mamelouks (4) puis de subir le sac dAlep, en 1400, et celui de Damas, en 1401, par larmée de Tamerlan. En 1517, cependant, nouvelle
puissance émergeant au Moyen Orient, les Ottomans renversent
le pouvoir des Mamelouks en Égypte et soumettent la région.
Le calife désormais ne sera plus arabe mais turc. En 1946 enfin, après dix
ans de pourparlers, la Syrie accède à lindépendance.
Commence alors une période dinstabilité politique
puis larrivée au pouvoir du parti Baath, et,
enfin, le 13 novembre 1970, le coup dÉtat de Hafez
el Assad. 40 ans plus tard, la famille est encore à la
tête du pays avec Bachar, son fils. Jean Isnard Notes (1) Venue du désert dArabie
et du couloir syrien, population nomade de langue sémitique
dont sont issus les Hébreux. |
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