Le GSPC algérien, surnommé Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) enlève deux touristes autrichiens...

 

avril 2008

Le 22 février 2008, deux touristes autrichiens, Andrea Kloiber et Wolfgang Ebner, étaient enlevés en Tunisie. On les disait capturés par Al-Qaïda au Maghreb (l'AQMI), nouvelle appellation du mouvement islamiste algérien GSPC.

Immédiatement, " En-Nahar ", journal algérien, apparaissait comme le grand communicateur dans cette affaire. Il annonçait que l'armée algérienne avait " canalisé les ravisseurs vers la Libye et le Mali, où les possibilités de négociations avec les responsables autrichiens sont meilleures pour obtenir la libération des otages ".

Comment faut-il interpréter cette volonté et cette capacité de l'armée algérienne à " canaliser " les kidnappeurs et leurs proies à travers le désert ? De plus, sur une distance importante, 1500 à 3000 km en fonction de l'itinéraire.

Car voilà un autre mystère de cette affaire. Pour le journal " En-Nahar ", bien que " canalisés " par l'armée algérienne, les ravisseurs seraient passés par la Libye, au lieu d'utiliser un itinéraire direct traversant l'Algérie. On s'étonne des compétences de l'armée algérienne à "canaliser " un groupe terroriste à travers des territoires étrangers, quand elle apparaît incapable de mettre fin au terrorisme islamiste sur son propre sol.

Le 14 mars, " En-Nahar ", toujours très bien informé, nous apprenait que des contacts avaient été établis à travers l'ambassade d'Autriche en Algérie. L'AQMI aurait réclamé, en échange de la libération des deux otages, celle de plusieurs islamistes détenus en Algérie et en Tunisie.

Et là, on tombe dans la " commedia dell'arte ". En effet, parmi les noms des prisonniers réclamés, figure celui d'Abderrezak el Para, l'auteur d'une précédente série de prises d'otages occidentaux, en 2003, pour le compte du GSPC.

Or, intercepté au Tchad par un groupe rebelle au pouvoir, vendu à la Libye, el Para, ancien militaire, avait été rétrocédé à l'Algérie. Là, il a été condamné à la prison à vie... par contumace, l'armée algérienne refusant de le livrer à la Justice.

Nous craignons, qu'une nouvelle fois, ce kidnapping ne soit une opération des services algériens pour exercer des pressions sur les pays européens. Les Autrichiens, semble-t-il, ont compris : ils refusent de négocier avec les kidnappeurs et s'adressent directement à Alger.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

Lire aussi

 
Retour Menu
Retour Page Accueil