Mort d'Oussama Ben Laden
 Ben Laden à l’actualité

2 mai 2011

Oussama Ben Laden en personne occupe sans doute pour la dernière fois la première place de l’actualité.

A cinq heures trente, heure française, Barack Obama annonçait la mort du chef d'Al-Qaïda. D'après les informations, il a été tué par un commando américain, dans un bâtiment où il se cachait à côté d'Abbotabad, ville pakistanaise située à une soixantaine de kilomètres d'Islamabad.

Les habitants de la localité ont été réveillés par le vrombissement des hélicoptères, suivi de tirs nourris pendant une heure. Une photo, présentée comme celle du visage de Ben Laden, a été publiée. C'est un faux, fabriqué par on ne sait qui. Une manipulation qui sème la confusion.

Confusion qui, s'ajoutant au peu d'informations dont l'on dispose, soulève des questions. Obama a affirmé avoir donné l'ordre de capturer le chef d'Al-Qaïda vivant. Les soldats américains auraient-ils pourtant reçu l'ordre de le tuer ou Ben Laden, décidé à ne pas tomber vivant aux mains de ses ennemis, a-t-il, comme il est dit, été tué d'une balle parce qu'il résistait ?

En outre, le corps aurait été jeté en mer, sans doute pour éviter qu'un lieu d'inhumation terrestre ne devienne un site de pèlerinage. Néanmoins, cette procédure réduit les possibilités d'analyses génétiques, pour confirmer l'identité du mort, comme son décès interdit un procès, au cours duquel nous aurions pu avoir des réponses à nos interrogations. De plus, aucune photo du mort n'avait été publiée au moment ou nous écrivons ces lignes.

Parmi les interrogations, on peut aussi se demander pourquoi Ben Laden résidait dans une ville et depuis quand. Sa santé, précaire, l'avait-elle obligé à rejoindre un endroit plus proche de structures médicales ? Ou, plus simplement, trouvait-il là une protection assurée par une faction des services de sécurité pakistanais, à quelques centaines de mètres d'une académie militaire ?

L'opération, menée par les Américains sur le sol d'un État souverain, pose en outre un problème en matière de droit international et, avec ou sans l'accord du Pakistan, met le gouvernement d'Islamabad en difficulté, face à une opinion en partie acquise à la cause d'Al-Qaïda.

Certes, l'on comprend la satisfaction des Américains de se voir vengés des attaques du 11 septembre perpétrées sur leur sol. Il aura quand même fallu dix ans à la puissante Amérique pour y parvenir. On se demande aussi pourquoi, une filière permettant de localiser Ben Laden, depuis août dernier, selon Obama, n'aura permis qu'une conclusion aussi tardive.

Maintenant, quant à croire le terrorisme islamiste vaincu à cause de la mort de sa figure la plus charismatique, il ne faut pas rêver. D'abord, d'autres sont là pour prendre la relève, ensuite la raison principale de la colère musulmane, l'affaire palestinienne, demeure. Enfin, au moins dans un premier temps, il faut s'attendre à la volonté des partisans de Ben Laden de le venger.

Ayman al Zawahiri, numéro deux d'Al QaedaNéanmoins, concernant l'avenir d'Al-Qaïda, tout dépend de la capacité de ses différents responsables à s'entendre. Ou bien l'un d'eux, probablement Ayman Al-Zawahiri, prend la direction des affaires, s'assurant ainsi l'accès aux réseaux de collecte de fonds. Ou bien une guerre des chefs va éclater, provoquant l'éclatement de l'organisation en plusieurs factions ennemies, mais néanmoins dangereuses pour le reste du monde.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

Lire aussi: Al Qaïda dans le monde

 

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