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Une requête contre lÉtat grec a été déposée le 27 février 2014 devant la Cour Européenne des Droits de lHomme (CEDH). Elle demande à cette juridiction dordonner à la Grèce dinterdire lapplication de la charia en Thrace. La requête vient dune dame, Chatitzé Molla Sali. Musulmane, elle conteste la charia à laquelle elle est soumise en matière de droit familial, et la décision du mufti qui lui fait perdre une partie de ses droits comparé au droit national grec sil lui était appliqué. On sétonne dune pareille situation. En fait, la Thrace bénéficie dun régime dexception. À la suite de la défaite de lempire ottoman, le droit à lindépendance de la Grèce fut consacré par le traité de Lausanne signé le 24 juillet 1923. La frontière fut alors fixée entre la Turquie moderne et lÉtat hellénique. Néanmoins, en échange du maintien des populations grecques à Istanbul, en Thrace les Turcs et autres musulmans eurent le droit de rester en territoire grec. Selon linterprétation du traité de Lausanne, les musulmans de Thrace, certes citoyens grecs, eurent alors le droit dappliquer la charia dans le domaine familial, concernant le mariage, lhéritage etc... Cest ce que Chatitzé Molla Sali, la plaignante, conteste. Avec dautres, elle estime que la loi doit être la même pour tous les Grecs. Bien sûr, le statut infériorisant de la femme dans la pratique coranique est mis en avant. Cest en fait le statut dexception qui est remis en question, comme il pourrait lêtre en France pour lAlsace-Moselle où en matière de relations entre lÉtat et les religions, cest le système concordataire, et non la loi de 1905 déclarant la séparation de lÉglise et de lÉtat, qui simpose. |
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