LE MONDIALISME EN MARCHE
LES CRÉDITS CARBONE
nouvelle « bulle » financière

décembre 2009

Dans le précédent article « Les faiseurs de crises », nous vous avons expliqué comment, au début du XXème siècle, aboutissant à la crise de 1929, puis à partir de 1996, le système bancaire américain a créé des bulles financières, suscitant ainsi des crises, pour s’enrichir aux dépens des épargnants. Même si l’ensemble de la planète a subi le contrecoup de la crise de 2008, la France est restée relativement à l’abri, parce que le système bancaire est encadré et n’a que peu goûté aux produits financiers surévalués ou frauduleux offerts par les banquiers américains. Avec la nouvelle bulle en émergence, celle qui va se nourrir de la « taxe carbone » et de la peur d’une catastrophe écologique entretenue par certains milieux politiques, nous risquons de nous retrouver frappés de plein fouet au même titre que les États-Unis.

Il convient tout d’abord de savoir : pendant la campagne présidentielle américaine, Barack Obama a reçu 981 000 $ des employés de la banque Goldman Sachs sur la recommandation de leurs directeurs. Principale initiatrice des crises successives, Goldman Sachs ne voulait pas manquer sa chance de s’installer dans le lit du futur pouvoir américain.

Bien joué ! La banque parvient à placer deux de ses anciens responsables dans la proximité d’Obama. Mark Patterson, chef du personnel au département du Trésor et Gary Gensler, à la tête du CFTC ou « Commodity Futures Trading Commission », une agence du gouvernement américain chargée de protéger les investisseurs et le public des fraudes, manipulations et pratiques abusives sur le marché. En d’autres termes le renard s’est installé dans le poulailler.

Cette fois, Goldman Sachs et quelques autres prédateurs de la finance ont la taxe carbone en vue. Les Français savent déjà ce que ce nouvel impôt va leur coûter en sus de leur consommation d’essence et de combustible destiné au chauffage.

Les entreprises, pour leur part, devraient ne pas excéder un « cap », un maximum de pollution carbone autorisé en fonction de leur activité et de la taille de leur production. Si elles parviennent à fonctionner en demeurant en dessous de ce « cap », elles disposeraient alors d’un « crédit carbone » qu’elles pourraient mettre en vente sur le marché. D’autres entreprises, dépassant le « cap », pourraient alors racheter ces « crédits carbone » comme des permis à polluer.

Le marché potentiel des « crédits carbone » est estimé à 1000 milliards de dollars. Seul problème, aux États-Unis, il n’existe pas de loi limitant la production de carbone. C’est cette dernière que Goldman Sachs et leurs amis souhaitent de tous leurs voeux sous le nom de « cap-and-trade » (1).

On comprend mieux ce déferlement d’appels à la lutte anti-pollution à travers la planète, plus spécialement aux États-Unis. C’est un « big bizness », un nouveau pactole. Du reste, Goldman Sachs a dépensé 3,5 millions de dollars pour financer des campagnes en faveur de l’écologie.

Toujours un coup d’avance, Goldman Sachs détient déjà 10% dans la bourse des échanges de carbone de Chicago où les « crédits de carbone » seront vendus. Elle possède aussi des parts à Blue Source, société de l’Utah vendeuse de ces crédits. Quant à Al Gore, le grand prophète de la catastrophe écologique, il a fondé avec trois anciens de Goldman Sachs (2) une société qui achètera et revendra des crédits carbone.

Il faut dire, le marché promet d’être juteux. L’État américain devrait abaisser progressivement le « cap » d’émission carbone autorisé (3). Les « crédits carbone » se faisant plus rares, leur prix montera, dopé de plus par la bourse de Chicago, où il sera un produit coté, comme le pétrole ou le maïs. Mais cette fois, l’Europe et la France spécialement, où l’on prépare la législation, seront directement intégrées au processus.

Ne restera qu’à attendre l’éclatement de la « bulle carbone ». Le jour où, en raison d’un affaissement de la production des usines ou d’un changement des lois, le marché étant brusquement déséquilibré, les « crédits carbone » ne vaudront plus rien. Alors nous entrerons dans une nouvelle crise, suivie d’une nouvelle récession.

 

Notes

(1) Cap (pour la limite d’émission de carbone autorisé) et négoce.
(2) Il s’agit de « Generation Investment Management » fondé avec David Blood, Mark Ferguson et Peter Harris.
(3) Etrangement en avance sur les Etats-Unis, Nicolas Sarkozy nous imposant la taxe carbone, a lui aussi promis d’abaisser régulièrement le plafond d’émission de « carbone » autorisé.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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