Les islamistes montent en ligne contre l'aurorité française

janvier 2016

« Manuels Valls, homme dangereux sans charisme ni talent, socialiste héritier d’un François Mitterrand coupable assumé de 45 décapitations de nationalistes algériens en 500 jours, lors de la guerre d’Algérie. C’était aussi l’état d’urgence ... »

Que l’on ne s’y méprenne pas, ces mots ne relèvent pas de la simple contestation contre un gouvernement, par ailleurs pitoyable sous bien des aspects. Ils sont écrits pour inventer un lien entre un combat du passé contre la France et la situation actuelle des musulmans en France.

Pour inventer, insistons-nous, car autrefois, et en dépit des crimes commis contre des civils alors par le FLN en Algérie, on peut comprendre que des Algériens aient voulu l’indépendance. Alors qu’aujourd’hui, les musulmans vivant en France jouissent des mêmes droits que les autres résidents ou que les autres Français. Mieux, ils peuvent partir, quand ils le veulent, d’un territoire où ils sont venus de leur propre volonté.

Certes, certaines opérations de police ont été d’une fermeté exceptionnelle, en raison des attentats du 13 novembre et de l’état d’urgence. Des dégâts collatéraux sont même évidents. Les forces de sécurité feraient mieux d’y remédier et le pouvoir politique de s’en préoccuper. Néanmoins, ce n’est pas à des musulmans de prendre ce ton arrogant et sans concession pour évoquer les dérapages. Ce serait le contraire, nous semble-t-il, faisant leur mea-culpa de compter en leur sein les prédateurs auteurs des attentats.

Rien de cela ! Le texte continue : « Manuels Valls, accident républicain, dont on ne retiendra rien sinon qu’il fut l’homme qui choisit de s’en prendre non aux terroristes mais aux musulmans, car musulmans ».

Effroyable, car ces mots nuls Français de bon sens ne peut les approuver. Si l’on cherche les terroristes parmi les musulmans, c’est bien parce qu’ils sont là, plus particulièrement au milieu des pratiquants les plus pieux. Nous n’avons pas choisi cette situation. Ils nous l’ont imposée.

Certes, encore, faire l’amalgame entre les terroristes et les musulmans serait imprudent, contreproductif et inhumain. Nous l’admettons, il faut montrer de la compassion à l’égard des musulmans en situation de détresse psychologique, quand les affrontements se déroulent dans les quartiers où ils habitent ou quand ils voient leurs gosses partir se faire tuer en Syrie ou en Irak. Mais compassion ne veut pas dire naïveté. À eux aussi d’extraire le parasite qui se cache dans leurs quartiers, parfois dans leurs familles.

L’auteur du texte n’en a cure. Il écrit : « Nous musulmans avons l’obligation de combattre l’injustice, de défendre l’opprimé ». Un peu plus loin, il appelle « à la mobilisation pour les militants écologistes et autres victimes de cet état d’urgence ».

Comme dans d’autres interventions, nous remarquons la volonté d’associer islamistes (1) et gauchistes (voir ci-contre). Nous reconnaissons là les signes prémonitoires annonçant la constitution d’un bloc d’alliés dans une synergie de guerre civile.

Ces propos cités plus haut ont été publiés sur le site Internet Al-Kanz, créé en 2006 par Fateh Kimouche, un salafiste qui, bien sûr, s’affirme non-violent. C’est pourtant sur ce terrain que se fanatisent les jeunes avant de tomber dans les bras de Daech.

Note


(1) Un islamiste est un partisan de l’application de la loi islamique, au moins dans les pays à majorité musulmamusulmane.

 

 

 

Dénonciation
de l’état d’urgence
par des associations d’immigrés musulmans

Admettons que le pouvoir abuse de l’état d’urgence autant dans la manière que dans le choix des cibles. En situation d’exception, cependant, il convient de faire preuve d’une patience exceptionnelle. Aussi sommes nous choqués de lire : « L’état d’urgence et le climat de guerre intérieure alimenté par le gouvernement contribuent au renforcement des amalgames et aux pratiques discriminantes, notamment de la part des forces de police. Ce ne sont pas les « terroristes qui sont terrorisés », ce sont des jeunes et des populations victimes de l’arbitraire en raison de leur origine et/ou de leur religion qui voient leur situation encore davantage fragilisée... »

Que ce texte soit signé des organisations de gauche, comme ATTAC, la CGT ou la Confédération paysanne de José Bové ne nous étonne pas. Qu’elle le soit en revanche de l’Association des Marocains en France, de l’Association des Tunisiens en France ou de l’Union des travailleurs immigrés tunisiens, relève en revanche de l’intolérable. Si nous refusons l’amalgame, il faut bien dire que Maghrébins et citoyens d’origine maghrébine feraient mieux de faire le ménage parmi eux, dénonçant les brebis galeuses, avant de chercher des poux dans la tête de Marianne ! 

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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