Une nouvelle révolte palestinienne contre Israël est-elle en train d’éclater ? En dépit des commentaires qui se veulent rassurants, on en a bien l’impression.

Le 17 octobre 2015 et depuis le début du mois, on comptait 37 morts et des centaines de blessés côté palestinien, 7 décès et quelques dizaines de blessés pour les Israéliens.

La pression montait depuis plusieurs mois centrée sur l’Esplanade des Mosquées, à Jérusalem, 3ème lieu saint musulman aux yeux des mahométans. Sur un plan religieux le conflit est irréductible car, pour les juifs, c’est le site du Temple détruit par les Babyloniens puis par les Romains.

Or, d’une part, un nombre croissant de juifs rêvent de se réapproprier cet espace pour y reconstruire le Temple et renouer avec la liturgie des sacrifices d’animaux. D’autre part, les radicaux islamistes instrumentalisent la situation pour exacerber les passions. Mais tout, finalement, est lié à l’occupation israélienne, le motif religieux ne servant qu’à doper la colère des foules.

Dans ce processus, les Israéliens se voient pris à leurs propres mythes fondateurs. Quand les jeunes Palestiniens se jettent sur leurs victimes un couteau à la main à peu près sûrs d’être tués sur place, ils reprennent la méthode des Sicaires, héros juifs qui, au premier siècle de l’ère chrétienne, attaquaient les Romains armés d’un poignard. C’étaient les premiers attentats-suicides.

À ce jeu, en dépit de leur puissance et de leurs unités d’élite, les Israéliens sont perdants. Les couteaux sont l’arme du faible, pire du désespéré. Ils font basculer la sympathie du côté de celui qui l’utilise, ciblant le fond du problème : l’injustice de l’occupation israélienne qui bafoue les résolutions des Nations Unies depuis bientôt 70 ans.

L’Occident risque de payer cher sa lâcheté face à Israël...