Bernard Kouchner a ses défauts, ses qualités aussi. Mais quand, pour se défendre, face au réquisitoire de Péan, il jette en pleine Assemblée nationale : « Le cosmopolitisme, en ces temps difficiles, ça ne vous rappelle rien ? » faisant allusion à ses origines juives et aux accusations portées autrefois contre certains Juifs, il frappe au plus bas. Il sabaisse, encore, quand il déclare au Nouvel Observateur : « Certains me détestent. Lesquels ? Certainement les nostalgiques des années 30 et 40 et tous les révisionnistes, ceux dhier et ceux qui, aujourdhui, réécrivent lhistoire du génocide tutsi au Rwanda». Car, dans le fond, Kouchner le sait, ni ses origines juives, ni ses généreux engagements ne sont en cause. On lui reproche seulement davoir oublié quun ministre français doit, avant tout et quels que soient ses sentiments, défendre les intérêts de la France. Cet oubli lui vaut, mis face à ses contradictions, de subir la charge de linconscient collectif des nationalistes français. Non par haine de ce quil est, mais de colère contre ce quil fait. Que Péan, un homme issu des rangs de la gauche, soit le porteur de cette colère, nous donne à penser que, dans notre vieille France, tout n'est pas perdu. |
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