le sentier glissant de la guerre |
août 2013
Le 24 juin, par la force des armes, larmée libanaise prenait le contrôle dune mosquée à Saïda, ville côtière à majorité sunnite. La mosquée servait de point de ralliement à un extrémiste, lui aussi sunnite, le cheikh Ahmed Al-Assir, un ennemi juré du Hezbollah. La veille, larrestation de lun de ses partisans a mis le feu aux poudres. Témoignant de la violence de laffrontement, au moins 12 soldats et 18 miliciens armés dAssir sont tombés sous les tirs. Problème, lexécutif libanais est contrôlé par le Hezbollah et larmée compte une majorité de soldats chiites, les membres des autres confessions affichant peu dintérêt pour le métier des armes. Résultat, même si Assir est rejeté par la majorité sunnite en raison de son radicalisme, lopération de larmée lélève au rang de victime. De plus, cette affaire fait suite à
dautres. Le 9 juin, cétait un drame qui se déroulait. De jeunes manifestants faisaient un sit-in devant lambassade dIran pour dénoncer lingérence du Hezbollah dans le conflit syrien. Un jeune chiite opposé au Hezbollah, Hachem Salman (Hachem al Salman), était exécuté par des miliciens de ce parti sans que les soldats présents ne réagissent. On peut encore croire à la neutralité de larmée libanaise. Mais, dernière digue pour éviter lextension de la guerre syrienne au Liban, quelle prenne parti et le Liban retomberait dans le chaos comme en 1975. |
Quelques éléments rappellent trop lenchaînement de violence qui a provoqué la guerre de 1975 à 1990. Le 9 juillet, une voiture piégée explosait dans le quartier de Bir el Abed, bastion du Hezbollah situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Le réseau, formé de Syriens et de Libanais sera démantelé à la mi-août. Le 9 août, deux pilotes turcs de la compagnie Turkish Airlines étaient interceptés sur la route de laéroport par des hommes armés dans un secteur sous contrôle de fait du Hezbollah. Lopération était menée par des proches de « pèlerins » chiites disparus en Syrie aux mains des insurgés sunnites. Le 15 août, à nouveau dans la banlieue sud de Beyrouth domaine du Hezbollah, une voiture piégée explosait devant la mosquée du quartier de Roueiss faisant 24 morts et 300 blessés. Le 23 août, comme une réponse venant du camp chiite, à deux minutes dintervalle, deux voitures piégées explosaient devant deux mosquées de la ville sunnite de Tripoli, au nord du Liban. On comptait 42 morts et environ 500 blessés. Pour faire le plus de victimes possibles, les deux attaques ont été perpétrées au moment de la prière hebdomadaire du vendredi. En clair, lintervention du Hezbollah aux côtés du régime syrien a entraîné des représailles sunnites et les chiites répliquent tous azimuts. La guerre a franchi la frontière. Or, aujourdhui, une personne sur quatre vivant au Liban est un réfugié syrien. Carte de la répartition géographiques des confessions au Liban |
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