LE LOBBY DES NOIRS

 

juin 2007

 " 24 heures dans la peau d'un Noir. 8 heures : Vous sortez de chez vous. La première dame qui débouche sur le trottoir serre son sac contre elle au moment où vous la croisez... 8 heures 20 : Vous vous asseyez dans la rame de métro. La place à côté de la vôtre est libre... La probabilité qu'une personne blanche s'asseye à vos côtés n'est pas nulle, mais elle est faible. 8 heures 40 : Un contrôle dans le métro. Le contrôleur, qui survolait d'un regard distrait les titres de transport, devient très nerveux dès qu'il vous aperçoit. Il sort votre carte orange de son étui et la scrute sous toutes les coutures... 10 heures : Vous entrez chez un cordonnier. Il vous parle très fort, en faisant de grands gestes. Vous lui faites savoir que vous comprenez parfaitement sa langue... 12 heures 30 : Au restaurant, le serveur fait mine de ne pas vous voir. Il vous fait attendre debout assez longtemps. Vous n'aurez pas droit à un sourire... 15 heures 30 : ... La caissière dit spontanément " Bonjour " aux Blancs, mais elle attend que les Noirs aient dit bonjour pour les saluer... " Ce sont quelques moments du quotidien d'un Noir en France selon Patrick Lozès, dans son livre " Nous les Noirs de France " (1). Nous l'avons lu pour vous.

Le premier chapitre se termine sur une anecdote contée par Fodé Sylla, ancien président de l'association SOS Racisme. Sylla était invité à la Présidence de la République pour la première journée de lutte contre le racisme. " Fodé Sylla arrive dans la cour de l'Élysée avec un ami blanc, nous conte Lozès. Il est au volant et son invité se trouve à côté de lui. Le parking de la cour est bondé. La cérémonie va commencer. Fodé Sylla demande alors conseil au policier en faction, qui lui répond : " OK, vous faites descendre Monsieur, et vous, vous allez garer la voiture plus loin " ".

Un observateur sans a priori aurait conclu que le policier avait demandé à Fodé Sylla de garer la voiture non en raison de la couleur de sa peau mais parce qu'il était au volant. Pas l'auteur et l'ancien président de SOS Racisme. Pour eux, il s'agit d'un acte de discrimination lié à la couleur de leur peau. Voilà sur quoi repose trop souvent le sentiment de vivre les affres du racisme des Noirs : une interprétation paranoïaque du comportement des Blancs.

Mais qui est Lozès ?

En page 13, il écrit à propos d'un interlocuteur l'interrogeant sur ses origines : " En me posant cette question, il me considère mentalement, dès le premier regard, comme un étranger. Les Antilles sont françaises depuis près de quatre siècles. Mes parents étaient Français bien avant ceux de Nicolas Sarkozy... "

Tout le monde, lisant ces lignes, pensera Lozès Antillais. Erreur, il est né en 1965 à Porto Novo (Bénin), et s'est installé avec sa famille en France en 1979. Puis, poursuivant ses études, il est devenu pharmacien.

Mieux, son père, Gabriel Lozès, médecin, a été sénateur sous la IVème République. En France donc, pendant la période coloniale. On est loin du pauvre petit Noir victime de l'injustice des Blancs. Mieux, il est même un privilégié.

Alors pourquoi cette imposture ? Parce que Patrick Lozès a décidé de faire de la victimisation des Noirs son fond de commerce. Élevé à de hautes fonctions par la France, ce père béninois dérange, dans l'univers manichéen dépeint par son fils. Il vaut mieux se faire passer pour un Antillais descendant d'esclaves.

Mais peut-être Lozès a-t-il d'abord envisagé une carrière politique classique. En effet, s'inscrivant en 1988 à l'UDF, en 2002, il se présenta aux élections législatives à Paris. Mais il fut battu. La question se pose : obtenant un siège de député serait-il devenu la pleureuse publique de la race noire ?

En tout cas, l'année suivante, il fonde l'association CAPDIV, ou " Cercle d'Action pour la Promotion de la Diversité en France " se donnant pour mission de lutter " contre les discriminations touchant entre autres les Noirs, mais aussi les homosexuels et les Juifs ". Bel amalgame !

Cela ne lui suffit cependant pas. Le 26 novembre 2005, il crée le CRAN ou Conseil représentatif des associations noires de France. On sent la volonté d'imiter le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). Faut-il s'étonner, sur le site Internet du CRAN, outre les traductions des textes en anglais, en portugais et en créole, de trouver une version en hébreu ?

Tout est dit à ce propos en page 157. " Pour que les Noirs deviennent un groupe actif dans le débat public français et reconnu comme tel, lit-on, il leur manquait une organisation, une stratégie. De ce point de vue, les Juifs de France nous montrent une voie. Aux populations noires de s'organiser, de militer... " D'où cette judéophilie.

Plus loin l'auteur écrit : " Les Noirs et les Juifs ont été les victimes de deux des plus grandes tragédies de l'histoire, de deux crimes contre l'humanité... " Et Lozès de poursuivre sans craindre le ridicule : " Il existe des Noirs juifs ou Juifs noirs. Ils s'appellent les Falachas. Chassés par la famine et la guerre civile qui ravageaient l'Éthiopie dans les années 1980, ils ont été rapatriés en Israël ".

Même si Lozès trouve là l'occasion d'associer Juifs et Noirs, l'approche est un peu excessive car tous les Éthiopiens ont été victimes de la guerre civile. En revanche, pour secourir les seuls Falachas, les évacuant vers l'État hébreu, plusieurs ponts aériens ont été organisés : les opérations Moïse et Reine de Saba en 1984, l'opération Salomon en 1991. Ils font figure de privilégiés comparés aux autres Éthiopiens. Quant à les dire rapatriés en Israël, il y a abus car les Falachas habitaient déjà l'Éthiopie au 1er millénaire avant Jésus-Christ.

Le goût de l'auto-victimisation explique les erreurs historiques. Elles ne manquent pas. Ainsi Lozès affirme-t-il : " Certains Africains ont, cependant, pris part à la traite transatlantique, en participant aux captures d'esclaves, mais il ne s'agit en aucun cas d'une majorité. Les razzias d'Africains étaient plutôt le fait d'Européens ".

Archi-faux ! S'éloigner des côtes était dangereux pour les Blancs. Ils achetaient les esclaves aux roitelets locaux qui menaient des raids contre les autres tribus et livraient les captifs sur le littoral. Il y a là sans doute une autre raison, pour Lozès, de cacher son origine béninoise, car les rois du Dahomey (l'actuel Bénin) étaient connus pour se livrer à ce commerce (2).

Mais quelles sont les demandes formulées par le CRAN pour les " 3 à 5 millions de Noirs vivant en France " ? Simple, la colonisation étant " une aventure indigne, la réparation est indispensable " comme l'assène Lozès. Car voyez-vous, selon lui, " Les Noirs sont chez eux en France, où ils sont présents depuis des générations et des générations. Au même titre que les Maghrébins, les Juifs, les musulmans, les Chinois, ou les... Hongrois ". Voilà qui sonne comme un discours d'exclusion des Français de souche.

Lozès ne doute de rien pour construire une communauté à nos dépens. Il demande, parrainées et financées par l'État " la création de 1000 entreprises par des chefs d'entreprises noirs ". Il réclame " l'enseignement de l'esclavage ", comme il dit, et " un concours sur l'esclavage dans les écoles ". Il exige l'attribution de 8% des postes ministériels ou des emplois de journalistes de télévision réservés aux Noirs. Peu lui importe, au passage que tous les Noirs vivant en France ne soient pas Français. En attendant, cette politique des quotas risque de ne pas plaire aux amis Juifs de l'imprudent Lozès.

Enfin, il veut la mise sur pied d'un programme d'information et de recherche spéciale sur une maladie génétique, la drépanocytose, touchant " principalement (...) les populations noires ". Même la nature est raciste !

Nous sommes désormais habitués à ces discours, basés sur la victimisation, et destinés à solidariser les individus appartenant à une minorité afin d'arracher des privilèges au plus grand nombre. Longtemps, ils nous ont fait sourire quand, émus, nous ne nous laissions pas aller à quelques largesses. Les Français, quoiqu'en disent Lozès et ses semblables, sont si facilement touchés par la douleur d'autrui !

Mais aujourd'hui, à force de cultiver les particularismes ethniques et religieux, nous voyons bien le pays de plus en plus miné. Plus grave, la majorité menacée dans son identité et son existence.

 

Notes

(1) Publié par " Danger public " chez La Martinière. 208 pages, 14,50 €.
(2) L'historien guyanais Walter Rodney (1942-1980) estimait que pour la seule année 1770, le roi du Bénin encaissa 250 000 livres sterling en livrant ses frères de couleur. In "A History of the Upper Guinea Coast, 1545-1800 ".

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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