TERRORISTE |
janvier 2010
En lespace de moins dune semaine, deux attaques contre les États-Unis ont défrayé la chronique à la fin du mois de décembre. La première, à Detroit, sest déroulée le 25 décembre sur un avion de la Northwest Airlines. Un jeune Nigérian a tenté
de faire exploser une bombe à lapproche de laéroport.
Par chance, lengin infernal na pas fonctionné
normalement et lauteur de lattentat na obtenu
que de se brûler grièvement. Le second a pris place
à Khowst, à lest de lAfghanistan, dans
une base doù opère la CIA, le 30 décembre.
Un agent jordanien en mission de pénétration dAl-Qaïda
sest retourné contre ses officiers et a fait sauter
la charge dissimulée sur son corps. Avec lui, il a entraîné
dans la mort trois officiers de renseignement et deux contractuels
de la société Blackwater, chargée de missions
de sécurité en Afghanistan. Compte tenu de lexistence de groupes liés à Al-Qaïda dans lancienne colonie britannique, on pouvait donc craindre son activation à des fins terroristes. En théorie, Abdulmutallab naurait jamais dû embarquer et la CIA, agissant selon les règles, avait pour devoir de linterroger quand il a passé la frontière, arrivant de létranger, et avant quil nembarquât pour Detroit. Lattaque de Khost donne une idée de lamateurisme de certains éléments travaillant pour les renseignements américains. Les services jordaniens avaient arrêté Humam Muhammad Al-Balawi, lauteur de lattaque, en mars 2008. Médecin, il sétait fait connaître pour son prosélytisme en faveur du djihad sur les sites Internet voués à cette idéologie. Après quelques jours, les Jordaniens ont pensé lavoir retourné et lont fait travailler à leur profit. Puis ils lont envoyé en Afghanistan, pour pénétrer Al-Qaïda, sous la conduite de son officier traitant, Sharif Ali Ben Zeid, un cousin du roi Hussein de Jordanie. Sûrs de leur fait le Jordanien et ses collègues américains, au mépris des règles de sécurité, ont laissé pénétrer Al-Balawi sur la base de Khost, sans faire procéder à sa fouille. Regroupant ses futures victimes autours de lui, Al-Balawi neut plus quà déclencher lexplosion. Son officier traitant était parmi eux.
Nous croyons cette conception de la
collecte des renseignements bien plus efficace que la multiplication
des contrôles dans les aéroports. Lexcès
de ces derniers savère même contre-productif. Début janvier, aux États-Unis, un couple de Libanais se voyait confisqué le biberon de son bébé à lembarquement, parce quil aurait pu contenir « une matière explosive », leur a-t-on dit. Quant aux ressortissants de certains pays considérés à risque, ils subissent des fouilles tellement humiliantes quils en viennent à nourrir du ressentiment contre ceux qui ont pour mission de les protéger. |
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