FAUT-IL NÉGOCIER
AVEC AL QAÏDA ?

Religieux anglican de nationalité britannique et ancien otage au Liban, Terry Waite s'est déclaré en faveur de négociation avec Al Qaïda, au cours d'un débat télévisé sur la BBC. Il argumente : " Aucun soulèvement ou mouvement terroriste n'a été vaincu par la guerre ou la violence ".

Mark Perry, directeur du "Conflicts Forum" tient un langage proche : " Quand on ne peut pas gagner une guerre, on s'assied, on parle avec les terroristes et on arrête de les traiter de terroristes ", dit-il.

Engeland, à la tête de l'Institut norvégien des Affaires internationales fait néanmoins remarquer que de telles négociations conféreraient une légitimité dangereuse à ce type d'opposition armée et encourageraient n'importe qui à commettre des attentats pour être considéré comme un interlocuteur sérieux.

Au "Centre de recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre", nous approchons cette problématique autrement. D'une part, nous faisons une différence entre des groupes jouissant d'une assise nationale ou régionale, comme les Taliban ou les Palestiniens, et une organisation sans soutien populaire massif, comme Al-Qaïda, Action directe ou les Brigades rouges.

Avec les premiers, la négociation est inévitable. Aux seconds, par contre, seule la reddition doit-être offerte, en même temps qu'une offensive idéologique pour s'opposer à la divulgation de leurs idées. Pour cela, il faut, avant tout, réduire les injustices qui servent de support à leur propagande.

 LES OTAGES DE COLOMBIE

Mettre un terme à l'approche affective !

Ancien otage des FARC, aujourd'hui ministre des Affaires étrangères de Colombie, Fernando Araujo était de passage à Paris début septembre 2007.

Il confesse : " J'ai pu échapper aux FARC à l'occasion d'une opération militaire " de l'armée.

Les familles des otages, à commencer par celle d'Ingrid Betancourt, s'opposent à une attaque de l'armée, inquiètes qu'elles sont pour la vie des leurs. Nous les comprenons.

Cependant, comptant sur des négociations, on joue avec la vie des centaines d'otages, dont 47 politiques, retenus depuis plusieurs années.

Car, d'une part, on allonge le calvaire des prisonniers.

De l'autre, on donne à la guérilla l'occasion de capturer de nouvelles victimes.

Pire, on accorde à des assassins une légitimité politique dont ils ne sont pas dignes.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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