L’arrestation du général Sanogo est-elle justifiée ?

décembre 2013

 

Le 27 novembre, le général Amadou Haya Sanogo a été arrêté sous l’accusation « d’enlèvements et de séquestrations » lors du soulèvement de l’armée en mars 2012. Que l’on veuille se débarrasser de lui, soit, qu’il serve aussi de bouc émissaire, j’en suis persuadé.

Amadou Sanogo
Le capitaine Sanogo, élevé au grade de général en août dernier est imprévisible. Trop puissant, surtout très populaire auprès de la troupe, il peut représenter une menace pour le pouvoir civil. On semble néanmoins oublier ce qu’il a fait pour le Mali.

J’étais à Bamako le 20 mars 2012. Les militaires du camp de Kati s’étaient mutinés. Incapables de gérer leur coup de force, ils avaient fait appel au capitaine Sanogo auquel, le lendemain, on a attribué la responsabilité du putsch militaire.

Certes, il a assumé cette responsabilité. Néanmoins, alors que les soldats se sont d’abord répandus dans la ville, pour certains ivres et drogués, au bout de 48 heures, ayant pris la situation en main, Sanogo faisait circuler des patrouilles disciplinées pour ramener le calme.

On lui doit aussi d’avoir mis en sécurité les membres du gouvernement auxquels la population commençait à s’en prendre. Si, ensuite, il s’est fait prié pour remettre le pouvoir, il a néanmoins fini par s’exécuter sans effusion de sang.

On lui reproche, sans l’avoir encore exprimé judiciairement, la mort en détention de plusieurs soldats membres de la garde rapprochée de l’ancien Président, ATT. S’il est souhaitable que l’Afrique rompe avec la tradition des coups d’États, il convient aussi de faire la part du feu et d’y savoir la troupe souvent incontrôlable en situation de crise.

Alain Chevalérias

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

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