Les artisans de notre malheur |
juillet 2010
Dans un petit livre, publié au début du XXème siècle sous le titre de « The Federal Reserve System and the Banks », on peut lire en page 11 : « Si le fermier Jones dépose 1 000 $ dans une banque de Elk River, au Minnesota, et que cette banque déposait à son tour ce montant dans une banque de Minneapolis. Quà son tour enfin, la banque de Minneapolis le dépose à New York (à la banque centrale) pour un intérêt de 2%. Qualors New York investisse cet argent contre du papier (1) à 3%. Ce serait la plus extraordinaire et la plus unique des méthodes pour permettre aux banques dElk River et de Minneapolis de comptabiliser ce dépôt comme des réserves. Cependant, si la banque dElk River achetait elle-même le papier (1), tout le système sécroulerait ». |
Cest au nom de cette théorie que fut fondée la banque centrale américaine, la « Federal reserve bank », en 1913. Que signifie-t-elle ? Le reçu dont dispose la banque dElk River lui permet de considérer ce dépôt dans une autre banque comme un actif. La banque de Minneapolis agit de même, ainsi que la banque centrale à New York. Chacune des trois institutions sestiment donc pleinement détentrice de la totalité des 1000 $ déposés par le fermier Jones. Quand la comptabilité nationale additionne les actifs de toutes les banques, les 1000 $, par cet artifice comptable, deviennent 3000 $. Quand vous parlez de milliards de dollars de dépôts, passant non par trois institutions, mais huit, neuf voire plus, la richesse dun pays se voit ainsi exagérément gonflée. En fin de circuit, la banque centrale délivre des bons du Trésor. Mais, que lÉtat se trouve en situation de faillite, comme en Grèce par exemple, et tout le système sécroule : les banques sont ruinées et les 1000 $ du fermier Jones perdus. Cela ne suffisait pas. Les banquiers américains ont fait entrer les dettes des acquéreurs de maisons dans le circuit, transformant les engagements de remboursement en « actifs ». Puis ces dettes, sous la forme de papier, se voyaient rétrocédées à dautres banques. Cétait les fameuses « subprimes ». Quand un certain nombre demprunteurs, les acquéreurs de maisons, nont pas pu effectuer les remboursements, brusquement le papier représentant les dettes sest trouvé sans valeur. Lactif des banques concernées sest effondré, et ces dernières se sont retrouvées en difficulté. On comprend quil sagit dun système pervers, inventé par des inconscients, sinon pire. Nous devons les prémices de cette « martingale » financière à Paul Moritz Warburg. Né à Hambourg (Allemagne) le 10 août 1868 dans une famille de banquiers juifs, il sinstalla aux États-Unis en 1904. Il travailla à la promotion dune banque centrale. Proche du Président Wilson, en 1913, il vit la concrétisation de ses espérances avec la création de la « Federal reserve bank ». Lhistoire de ce mauvais génie de la finance ne sarrête pas là. Paul Moritz Warburg avait quatre frères : Felix, Max, Fritz et Aby (ou Abraham), prénoms auxquels ils ajoutaient celui de Moritz, hérité selon la tradition de leur père : Moritz Moses Warburg, lui même un banquier à Hambourg. Felix sinstalla lui aussi aux États-Unis et fit carrière dans la banque juive Kuhn, Loeb & Co, qui devait devenir un jour la fameuse Lehman Brothers. (En 2007, cette même Lehman Brothers fut la première banque à faire faillite à cause du système des « subprimes »). Autre détail, selon Pierre de Villemarest, la banque Kuhn, Loeb & Co a favorisé la guerre russo-japonaise, disant à Tokyo être prête à financer le Japon en cas de conflit entre les deux pays (2). Paul, le rédacteur du petit ouvrage dont nous parlons plus haut, appartenait aussi à la direction de Kuhn, Loeb & Co. Il a du reste épousé Nina Loeb, fille dun fondateur de la banque, Solomon Loeb. Les trois autres frères Warburg sont restés en Allemagne. Max prit la tête de la banque familiale, à Hambourg, développant un réseau international. Puis, il devint un conseiller du Kaiser Guillaume II. Pendant la Première Guerre mondiale, ce dernier lui confia de hautes responsabilités au sein des services secrets allemands. Avec la montée du nazisme, il crût pourtant continuer de faire fortune en Allemagne. En 1933, il entra même à la direction à la Reichsbank. En 1938, néanmoins, il vendit la banque familiale et senfuit aux États-Unis. Fritz, lui aussi banquier, servit comme attaché commercial de lAllemagne à Stockholm, pendant la Première Guerre mondiale. Un lien très fort existait entre Max, en Allemagne, et Paul, aux États-Unis. Dune part les frères Warburg, à lexception dAby, restaient actionnaires dans la banque familiale basée à Hambourg. Dautre part, Max faisait partie de la direction dIG Farben, le trust chimique allemand qui finança la montée du nazisme et fabriqua le gaz zyklon B. Or, Paul, de son côté, faisait partie de IG Chemical Corporation, plus tard nommé General Aniline Film, succursale de IG Farben aux États-Unis. Certes, les deux groupes prirent leurs distances en raison de la montée des risques de guerre. Néanmoins, en 1941 encore, un autre financier américain dont la famille venait dAllemagne, John David Rockfeller, dût affronter une enquête judiciaire en raison des relations quil continuait dentretenir avec IG Farben. Dans ce climat « internationaliste
», comment sétonner que Paul et Felix, les
« Warburg américains », aient tous
deux appartenu au CFR (Council on Foreign Relations) (3)
? Aby, ou Abraham, le quatrième frère de Paul, vécut un destin à part. Restant en Allemagne, sa soif de savoir fit de lui un universitaire qui sintéressa à la philosophie, à lanthropologie et à lhistoire de lart. Mis à lécart de sa famille en raison de ses préférences trop éloignées du monde du profit, il manifesta à plusieurs reprises un rejet du judaïsme. Dabord en épousant une non-juive, ensuite en allant jusquà se déclarer chrétien. En 1918, étudiant les documents dont il disposait sur les causes de la Première Guerre mondiale, il finit par se croire coupable de son déclenchement et entra dans une période de folie. Le comportement de ses frères et leurs rôles ambigus, respectivement aux États-Unis et en Allemagne, peut-on imaginer, furent la cause de ce sentiment et de la folie qui en découla. Arrangeant bien en cela sa famille, il fut déclaré inapte à la recherche, ses thérapeutes lestimant incapables de se concentrer longtemps sur un sujet. Les prenant au mot, en 1923, il fit devant le personnel médical et des malades de la clinique la démonstration du contraire, donnant une conférence sur les indiens Hopis du sud-ouest des États-Unis. Reconnu sain desprit, il retourna alors à la vie et reprit ses recherches. Il mourut en 1929 dune crise cardiaque. Entre cet hyper émotif et ces quatre frères, cest à se demander lequel était le plus doué de raison.
(1) Par « papier »,
lauteur entend ce que nous appelons aujourdhui bon
du Trésor. |
de Bilderberg, du 3 au 6 juin, à Sitges (Espagne) En France
lAFP, Le Parisien, Marianne, Rue 89 et même Le Figaro
sen sont fait lécho. Sur un site Internet
ouvert par le groupe de Bilderberg, on pouvait prendre connaissance
de la liste de participants. Quelques constats simposent. |
www.recherches-sur-le-terrorisme.com |