Ce mois de février (2010) marque-t-il le plus haut degré atteint, jusqu’à ce jour, d’incompétence affichée par les stratèges américains en Afghanistan ?

Comme nous l’avions remarqué, annonçant son attaque dans le Helmand, le général McChrystal, commandant en chef de l’OTAN en Afghanistan, s’est privé de l’effet de surprise. De plus, il n’a pas adapté ses forces au terrain et au type de guerre qu’il doit mener. Résultat, l’armée d’occupation ressemble à un éléphant parti à la chasse aux moustiques : il casse et fait du bruit mais ne compte pas beaucoup d’adversaires occis ou capturés à son palmarès.

Côté Taliban, on s’est donné les moyens de causer le maximum de pertes à l’ennemi en essuyant le minimum de dommages.

Aujourd’hui, les miliciens islamistes se déplacent par petits groupes d’une quinzaine d’hommes et ne restent jamais plus de quelques heures au même endroit. Ils sont difficilement repérables et malaisés à cibler. De plus, ils se déplacent, non plus à pied, mais sur des motos tout-terrain, augmentant ainsi leur mobilité.
Lors de l’attaque du Helmand, conformément à leur habitude, ils ont fui la zone opérationnelle pour se terrer dans les secteurs voisins, d’où ils ont repris leurs activités de harcèlement.

Comme il fallait s’y attendre, pendant que les soldats de McChrystal peinaient sur un terrain truffé de mines, les Taliban ont lancé des opérations dans la ville principale d’une province voisine : Kandahar. Dans la seule soirée du 13 mars, ils ont effectué sept attaques, dont quatre attentats suicides, et les autorités locales ont demandé des renforts.

Dans cette guerre, les Taliban ont tout compris et utilisent au mieux leurs moyens, y compris le plus ignoble, le terrorisme. En revanche, les Américains, en dépit de leur supériorité technologique, ne parviennent pas à se donner une stratégie gagnante.

Comme au Vietnam, comme en Somalie ou en Irak, ils mènent l’Occident à la catastrophe. Qu’ils changent ou les Européens doivent quitter le bateau OTAN.