le manque de repères des Américains |
juin 2014
Le 10 juin 2014, la presse internationale annonçait la chute de Mossoul, en Irak, aux mains des jihadistes dAl-Qaïda. Il y a du vrai, dans les faits, mais du faux dans lanalyse sous-entendue. En effet, les seuls combattants dAl-Qaïda, les hommes de Daech ou EIIL (Etat Islamimique de l'Irak et du Levant), ne sont pas assez nombreux pour chasser larmée irakienne dune région. En réalité, résultat de lintervention américaine de 2003, Washington, en plaçant les sunnites sous la coupe des chiites, a favorisé le rapprochement des premiers et dAl-Qaïda. Passant par-dessus leurs divergences idéologiques, radicaux islamistes, soufis, baasistes et chefs de tribus se sont alliés sur la base de leur dénominateur commun : leur appartenance au sunnisme et leur peur de lhégémonie irano-chiite. Résultat, par réaction,
dans le camp chiite, on appelle à la guerre sainte contre
les sunnites. Cest jihad
contre jihad. Résultat, pour sauver leurs intérêts liés à un État chancelant laissé derrière eux en Irak, les Américains sapprêtent à soutenir le pouvoir chiite, lui-même aux ordres de Téhéran. Paradoxe, car dans le même temps, ils cherchent timidement à soutenir une partie de lopposition armée qui combat les alliés de Téhéran en Syrie. Au Moyen-Orient, la politique américaine, et plus globalement celle de lOccident, manquent de repères. Ce nest pas en nous inscrivant dans les tensions ethno-religieuses de cette région que nous ramènerons la paix, et ainsi défendrons au mieux nos intérêts commerciaux légitimes. Cest au contraire en les dépassant, pour cela en soutenant les modérés, sunnites ou chiites, mais partisans de systèmes politiques multi partis et adversaires du radicalisme islamiste. |
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