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janvier 2007
Le 16 décembre 2006, en Afghanistan, Michèle Alliot-Marie visitait le détachement du COS, nos forces spéciales L'ambiance n'était pas à la fête. Notre ministre de la Défense a annoncé le départ du COS pour janvier 2007. Certes, nous laissons dans le pays 2000 hommes. Mais dans le nord, pour protéger la capitale. Triste bilan. Depuis un an, la situation ne cesse de se détériorer. En octobre 2004, un document publié quelques mois plus tôt annonçait une accélération des activités militaires insurgées. Correspondant d'Al-Jazeera à Islamabad (Pakistan), Ahmed Zaydan en était l'auteur.
Zaydan annonçait la multiplication des affrontements, l'alliance entre les Taliban et Al Qaïda sortant renforcée et sa détermination étant dopée par l'occupation de l'OTAN. Ce genre de déclaration présente toujours un risque de manipulation. Ce n'était pas le cas
Les pertes humaines ne sont pas non plus négligeables. Les forces alliés compte près de 600 morts. Le nombre de ces derniers ne cesse de grimper. Quand en 2002, 68 troupes occidentales tombaient en un an, pour 2006, elles auront été près de 200 à faire le voyage retour dans un cercueil. Sans compter les morts chez les soldats afghans et les mercenaires recrutés pour assurer la sécurité des personnalités. Sans parler non plus des milliers de victimes civiles. Face à la situation qui se dégrade, les Américains tendent à répondre comme les Soviétiques : en se retranchant dans leurs bases et en intensifiant les bombardements. Encore faut-il savoir où l'on frappe. Suite à des erreurs de tirs, plusieurs villages ont été détruits. Les Français n'ont pas la même culture militaire que leurs collègues d'Outre-Atlantique. Résultat, des tensions naissent. Fin décembre, la nouvelle chaîne de télévision française, France24, s'en faisait l'écho. A deux reprises, Ben Laden aurait été surpris de nuit à portée de fusil de nos tireurs d'élite. Le commandement américain aurait interdit de tirer. Connaissant bien le terrain afghan, l'affirmation nous paraît peu crédible: on ne peut s'approcher d'un homme comme Ben Laden sans entrer dans une zone surprotégée. En outre, reconnaître ainsi un homme de nuit, même avec un matériel de vision nocturne, nous semble difficile. Nous pensons à une mauvaise interprétation des faits par des hommes mal informés. Cela n'en reste pas moins révélateur d'une ambiance délétère entre Français et Américains. Dans ce contexte, les Français ont raison de prendre des distances du terrain afghan. D'abord parce qu'ils dépendent trop du commandement américain et risquent de devenir les victimes de ses erreurs. Ensuite parce que personne ne peut entamer une occupation de longue durée en Afghanistan. Il fallait infliger une leçon au Taliban. Comme nous l'avons fait. Puis, après quelques mois, partir en menaçant de recommencer en cas de besoin. Pour éviter l'enlisement. Alain Chevalérias |
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