FETE SANGLANTE |
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CHEZ LES CHIITES |
D'IRAK |
Mardi 2 mars 2004, neuf attentats simultanés ont éclaté à Karbala et quatre kamikazes se sont donnés la mort dans la mosquée Moussa Al Kazem à Bagdad. Ces attaques visaient des cibles chiites. On compte 182 morts et 556 blessés. |
Le moment était particulièrement bien choisi pour marquer les esprits. Ce 2 mars, en effet, on célébrait "l'Achoura," la fête anniversaire de la mort, imputée aux sunnites au VIIème siècle, de Hussein, le troisième Imam des chiites. A cette occasion, ces derniers se rendent en masse en pèlerinage à Karbala, lieu où ce "saint" de l'islam chiite rendit l'âme. mars 2004 |
Les extrémistes sunnites apparaissent comme les exécutants. Étrangement, cela est confirmé par avance par une lettre diffusée pour partie dans le "New York Times" du 4 février. Nous nous sommes procuré le texte en arabe de 17 pages. On y lit: "...si nous frappons les chiites sur les plans religieux, politique et militaire, nous les pousserons à dévoiler les crocs de leur haine contre les sunnites... si nous réussissons à les attirer dans l'arène de la guerre de religion, la proximité de la mort réveillera les sunnites inconscients..." Trop facile pourtant... èLes Américains disent la lettre d'un certain Abou Moussaab Al Zarqaoui (ou Abou Massaab Zarqaoui), un islamiste jordanien en fuite depuis 1999. Elle n'est pourtant pas signée. èIls
prétendent avoir trouvé le document(1),
par hasard, dans une cache d'Al Qaïda à
Bagdad. èPaul Bremer, le proconsul américain en Irak, a fait avec insistance la publicité de cette lettre, en février 2004. èLes médias arabes inféodés à Washington ont été les plus actifs diffuseurs du document. En clair, les attentats du 2 mars doivent aux efforts promotionnels des Américains, anticipant sur le calendrier, de porter le label d'Al Qaïda. Que faut-il en penser? Nous ne pouvons pas conclure, faute de preuves consistantes, mais devons rester vigilants. Car tout nous invite à craindre une nouvelle manipulation des "faucons," les "va t'en guerre," de Washington. Depuis quelques mois, on assiste en effet à un rapprochement de l'Iran et de l'Arabie Saoudite. Par ce biais, à un renforcement des relations entre les chiites et les sunnites. D'autre part, en Irak, une guerre civile entre sunnites et chiites ferait oublier l'occupation américaine. Dans l'ensemble du Moyen-Orient, elle relancerait la méfiance des Arabes, en majorité sunnites, à l'égard du seul pays chiite de la région, l'Iran. En d'autres termes, une guerre civile en Irak ferait taire les critiques arabes si les États-Unis attaquaient l'Iran. (1) Document publié par le CPA-Iraq, Coalition Provisional Authority sur leur site internet(voir lien). |
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