L’étrange mutation de l’Église
grecque catholique d’Ukraine

juin 2011

En marge de l’aspect religieux, c’est la signification politique de cette mutation qui nous intéresse dans cette information.

Comme d’autres à travers le monde, une partie des orthodoxes d’Ukraine, en fait ceux de l’ouest du pays, a rejoint l’Église de Rome, en 1596, se plaçant sous l’autorité du Pape. Ils reçurent le nom de grecs catholiques par référence à la liturgie propre qu’ils conservaient, celle pratiquée dans l’ancienne Constantinople, la capitale du patriarcat chrétien de langue grecque, dont est issue l’Église orthodoxe depuis le schisme de 1054.

Plus tard, en 1945, les grecs catholiques furent assimilés de force à l’Église orthodoxe par Moscou mais leurs prêtres, persécutés, continuèrent de célébrer le culte dans la clandestinité. Enfin, en 1989, avec l’effondrement du communisme en Union Soviétique, les grecs catholiques d’Ukraine retrouvèrent leur liberté.

Là commence une autre histoire. Cette Église, après des années de survie, sortait affaiblie, manquant de prêtres et peinant à se régénérer. A l’extérieur du pays, cependant, en raisons des sévices subies sous le régime communiste, s’était constitué une importante diaspora grecque catholique ukrainienne en Europe de l’ouest, mais surtout en Amérique du nord.

Cette diaspora, pleine de vitalité, s’offrit pour revivifier les structures religieuses grecques catholiques d’Ukraine et apparut dans les structures dirigeantes dès le début des années 90.

Un conflit larvé éclate alors entre les « traditionalistes », ceux qui n’ont pas quitté l’Ukraine, et les nouveaux venus. Ces derniers, sous la direction du nouvel « exarque », l’archevêque Lubomyr Husar, tiennent en effet un discours inhabituel. Contrairement à un usage ancré depuis des siècles, nous rapporte un correspondant ukrainien, ils estiment l’autorité de Rome purement symbolique et prétendent à une semi-indépendance vis-à-vis du Pape.

Cette position, outre sa nouveauté, avait de quoi surprendre, puisque rien, dans les propos tenus dans le clergé grec catholique ukrainien de la diaspora ne révélait une pareille tendance. Mieux, Husar lui-même a blanchi sous le harnais de la mouvance vaticane.

Arrivé à Rome en 1969, il y a passé trois ans pour obtenir un doctorat en théologie. Puis il entra au Monastère des Studites, sous l’autorité du Vatican, et en fut nommé Supérieur en 1974. En 1995, le Pape Jean-Paul II lui même l’a confirmé dans sa position d’archevêque.

Que se passe-t-il donc dans la hiérarchie grecque catholique d’Ukraine qui puisse expliquer la politique d’Husar ? Nous n’avons pas de réponse, sinon un étrange constat fait par notre correspondant.

A sa grande surprise, un grand nombre des évêques et responsables religieux grecs catholiques ukrainiens issus de la diaspora portent en réalité des noms juifs. Il n’affirme pas cela à la légère, mais après avoir fait une recherche sur l’origine des patronymes de ces hommes et avoir consulté le dictionnaire des noms juifs réalisé par Alexander Beider, un spécialiste qui fait autorité en la matière (1).

Quelques exemples de ces personnalités au nom troublant : Ihor Wozniak, archevêque de Lvov, Julian Gbur, évêque de Stryi, Michael Koltun, évêque de Sokal-Zvovkiv, Stefan Meniok, évêque de Donetsk-Kharkov, Petro Kryk, évêque de la communauté en Allemagne, Bryan Baida, évêque de Saskatoon, Stephen Soroka, métropolite de la communauté à Philadelphie (États-Unis), Ivan Bura, assistant de Stephen Soroka, Myron Mazur, évêque à Kurytyb, Josaphat Hovera, évêque à Lutsk, et Joseph Milian, assistant de l’archevêque de Kiev.

Alors, bien sûr, nous n’allons pas accuser nos amis de la Synagogue d’un complot. Néanmoins, cette surprenante concentration de noms juifs à la tête d’une Église ne manque pas de surprendre. Aussi conviendrait-il de s’interroger pour savoir si l’étrange évolution de la politique de l’Église grecque catholique d’Ukraine n’a pas une relation avec ce phénomène.

Note

(1)Alexander Beider est diplômé de la Sorbonne en la matière et fait figure de spécialiste indiscutable.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Lire aussi: Histoire de l'Ukraine

 

 
Retour Menu
Retour Page d'Accueil