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juillet 2011
Erik Prince, ancien patron de la société américaine de mercenaires connue sous le nom de Blackwater, a été chargé de créer une unité de 800 mercenaires occidentaux pour assurer la sécurité des Émirats Arabes Unis (EAU). Le prince héritier dAbou Dhabi (1), cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyan, a passé le contrat avec lancien dirigeant de Blackwater pour un montant de 539 millions de dollars (377 millions deuros). Lunité mise sur pied naura pas pour unique mission de protéger le pays des attaques de lIran. Elle devra aussi pouvoir faire face à des foules « non armées mais représentant un risque par lusage darmes improvisées » comme des pierres. En dautres termes, les dirigeants des EAU veulent se garder dun risque dextension du « Printemps arabe » à leurs territoires. Les recrues, principalement des anciens des armées britanniques, américaines et allemandes, comptent aussi des Sud-africains sortis de « Executive Outcomes » (2) et des vétérans de la Légion étrangère, mais aucun musulman, ces derniers risquant dhésiter à tirer contre dautres musulmans. Le bataillon a été installé dans la Cité militaire Zayed, sur la route entre Dubaï et Abou Dhabi. Elle jouxte une base de larmée des Émirats. Outre celui de Prince, deux autres noms ont été évoqués parmi les responsables de cette unité : Calixto Rincon, un ancien membre de la police colombienne âgé de 42 ans, et Simon Mann, un ancien officier des SAS britanniques qui a été emprisonné en Guinée Équatoriale à la suite dune tentative de coup dÉtat. La compagnie Blackwater a défrayé la chronique à plusieurs reprises en liaison avec ses activités en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Elle a été condamnée aux États-Unis pour le meurtre de 14 civils à Bagdad en 2007. Prince a alors créé une nouvelle société Xème Services, mais a dû payer une amende de 42 millions de dollars (29,4 millions deuros) pour lentraînement de combattants en Jordanie sans autorisation des États-Unis. Âgé de 41 ans, Prince est milliardaire. Il est à la tête dune autre société de soldats de fortune, « Reflex Responses », dont 51% des parts serait détenus par des Émiratis. Échappatoire au recours à des forces régulières dépêchées par des États, moins compromettant politiquement donc, lutilisation systématique de mercenaires représente néanmoins un danger. Ces hommes se soustraient en effet à tout contrôle et, comme lexpérience le prouve, les risques de dérapages sont grands. (1) Les EAU sont une fédération
de sept émirats regroupés sous la houlette dAbou
Dhabi, le principal et le plus riche dentre eux grâce
à sa production de pétrole. |
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