ET LEXTRÊME GAUCHE |
septembre 2009
Fin août 2009, à Paris, le ministère
de lIntérieur annonçait la découverte
dans nos campagnes de quatorze caches darmes et de matériel
de lETA, lorganisation terroriste basque espagnole.
Depuis le début de lannée, pas moins de 25
militants armés appartenant à cette structure ont
été arrêtés par la police française.
Lidée du nationalisme basque a pris son essor à la fin du XIXème siècle. En 1936, profitant de la guerre civile, les Basques obtinrent même une éphémère autonomie en échange de leur ralliement au camp républicain en lutte contre le Général Franco. Après la victoire de ce dernier, cela leur vaudra une sévère répression, causant la mort de 50 000 dentre eux. Le 31 juillet 1959, naît lETA. Elle se donne pour objectif lindépendance du Pays basque, se veut dans la ligne du « socialisme démocratique » et adopte un discours dextrême-gauche. Son premier attentat prend place en 1961, mais la violence éclate vraiment à partir de 1968 avec lassassinat dun policier. En raison du régime autoritaire de Franco, la France, base arrière de lETA, coopère mollement avec la police espagnole. Néanmoins, en 1975, avec la mort du général, on assiste au rétablissement dune vie plus démocratique et le nouveau régime accorde un statut dautonomie à plusieurs provinces dont le Pays basque. Mais lETA continue ses attaques. En 1986, Jacques Chaban-Delmas dira : « Jai protégé les réfugiés basques parce que je considérais quils luttaient, comme moi des années avant, pour la démocratie ; mais aujourdhui, tout a changé et maintenant il faut écarter toute aide aux terroristes, parce que lEspagne est totalement installée dans la démocratie ». Il y aurait beaucoup à dire sur cette déclaration, mais elle indique le changement de position de la France, qui collabore désormais contre lETA. Sur le terrain, le mouvement perd en influence, beaucoup de Basques désapprouvant son recours à la violence. Elle change de stratégie et, abandonnant lidée dun soulèvement massif, opte pour la déstabilisation de lÉtat espagnol. Dans le même temps, il se donne une vitrine politique, en sappuyant sur des éléments écologistes et gauchistes. En avril 1978, il les regroupe au sein de Batasuna, qui obtiendra 17,9% des voix aux élections doctobre 1998. Mais, en 2003, lEspagne finit par déclarer Batasuna illégal en raison de ses relations avec lETA. Plusieurs groupes se sont constitués dans le Pays basque français, sous linfluence de lETA, à partir de 1953. Comme Iparretarrak, qui en 1976, prend linitiative de la « lutte armée » contre « le colonialisme français ». Ses actions évitent dabord leffusion de sang. Puis en 1980, ses hommes assassinent la femme du sous-préfet de Bayonne, en 1982 deux CRS et en 1983 un gendarme. Chez nous, lETA dispose aussi dune mouvance de sympathisants. Dans un document électoral, à la veille des élections européennes, José Bové publiait un article : « ... l'Europe, nous abertzale*, altermondialistes, écologistes, syndicalistes sommes de celles et ceux qui avons le plus intérêt à cette construction », lisait-on. Quand les Basques travaillent à lunion des provinces basques françaises et espagnoles, continuait-il, « ils participent concrètement et activement à la construction de lEurope de demain ». Un groupe basque français, qui a repris le nom de Batasuna publiait lui le slogan : « Voter Europe Écologie, cest voter Abertzale ».
"Réinventons l'Europe", slogan de la liste "L'Ecologie, Les Verts" menée par Cohn-Bendit aux éléctions européennes de 1999.
Seulement des mots ? Inaki Aranceta fait partie des proches de José Bové. Installé en France depuis 1978, jusquà récemment, il animait « La Locomotive », sorte de café-concert de gauchistes sis à Millau, dans lAveyron, à une encablure du Larzac où vit Bové. Réfugié basque espagnol, très discret sur les raisons de sa fuite, il nous a dit : « Arrivé en France, ce sont des paysans basques, qui mont cité le nom de José Bové ». Dans sa région, Aranceta est devenu président de Ras Lfront, organisation anti-lepéniste. Naturalisé Français, il sest même présenté aux élections législatives du 11 juin 2007 sous une étiquette ambiguë, se réclamant à la fois de lextrême-gauche et de lécologie avec le soutien de Bové. Il a obtenu 3,35% des voix. Sur les 14 caches découvertes au mois daoût 2009, six étaient dans lHérault, deux dans le Tarn, une dans lAude, une dans le Gard et une dans lAveyron. Soient onze caches sur quatorze dans lAveyron ou les départements limitrophes. Étrange habitude quont pris les terroristes de lETA de cacher leurs armes autour de lendroit où habite José Bové ! Alain CHEVALERIAS *« Amant de la patrie », terme désignant les militants nationalistes basques. |
aux environs du Larzac Le 3 septembre 2009, 11 personnes de villages des environs de Béziers (Hérault) sont mises en garde à vue dans le cadre de lenquête sur les lettres de menaces de mort, adressées à des personnalités de droite. Une fois de plus, après la découverte de caches darmes de lETA, le département de lHérault * attire lattention dans une affaire classée « terroriste ». Toute la presse en a parlé : depuis fin 2008, une trentaine de courriers, parfois accompagnés dune balle de guerre de 9 mm, ont été envoyés à des ministres ou personnalités de lUMP, dont Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie, Rachida Dati et Christine Albanel. Une partie des lettres a été postée dans la région de Béziers. Le 4 mars, la police avait déjà interpellé Pierre Blondeau, lun des onze gardés à vue. Son ancienne compagne lavait en effet accusé dêtre responsable de ces courriers. De fait, un faisceau déléments faisait de lui un coupable très possible. Ancien militaire, il aurait pu détenir les munitions utilisées. Surtout, il appartient à une mouvance gauchiste dont les membres se retrouvent régulièrement dans larrière-boutique de son café tabac, à Saint-Pons-de-Thomières, comme par hasard à une cinquantaine de kilomètres de Béziers. Le lieu des réunions apparaît folklorique. Les murs sont couverts de portraits de Che Guevara, de drapeaux rouges et de banderoles à leffigie dAttac, structure qui, en France, fédère les organisations gauchistes et écologistes. Blondeau publie aussi un brûlot appelé « La Commune » et tient un discours déjanté caractéristique de lultra-gauche. À la suite des perquisitions, les policiers nayant trouvé aucune preuve, on dû libérer les onze personnes. Une cinquantaine de militants et damis du parti communiste ou de la Confédération paysanne, syndicat de José Bové, les attendait devant la mairie de Saint-Pons. Le 20 septembre, coup de théâtre : un certain Thierry J., Thierry Jérôme apprenons-nous, est appréhendé par les forces de police. Il habite Hérépian, village de lHérault compris dans la zone de recherche de nos limiers. Il pratique le tir sportif, revendique être anarchiste et est décrit comme un peu dérangé. Il reconnaît les faits et dit avoir opéré seul. Reste une question : il tire au 22 long rifle, or les munitions contenues dans les courriers sont du 9 mm. Un calibre vendu sous contrôle par les armuriers. Doù viennent les balles de 9 mm utilisées par Jérôme ? Jérôme arrêté, lautorité a déclassé laffaire, dessaisissant le parquet anti-terroriste. Il nen reste pas moins que la région fait beaucoup parler delle. On se souvient, fin août, de la découverte de quatorze caches darmes de lETA sur le territoire français. Six avaient été trouvées dans lHérault. Cinq autres dans les départements voisins, limitrophes en outre de lAveyron, dont fait partie le plateau du Larzac. Là, aussi, où José Bové concocte ses pitreries médiatiques. Tout cela nest-il que hasard ou faut-il croire la composition de lair de la région favorable à lémergence didéologies dextrême-gauche ? |
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