la guerre des composantes darmements |
janvier 2010
LIran accuse les Etats-Unis davoir « enlevé » onze ressortissants iraniens. Washington dément. Lun dentre eux vient néanmoins de réapparaître devant un tribunal américain le 14 décembre 2009. Il sappelle Amir Hossein Ardebeli. Âgé de 36 ans, il voulait se procurer des composantes darmements recherchées par lIran afin de maintenir ses équipements militaires en état de fonctionner. Ardebeli a été condamné à cinq ans de prison, pour avoir tenté de se procurer des dizaines de milliers de pièces, dont des systèmes de guidage de missiles et des pièces davions de combat F-16. Son arrestation, en mai 2007, nest pas sans poser des problèmes. Les agents de limmigration américaine, pour le piéger, lui ont donné un rendez-vous à Tbilissi, en Géorgie, se faisant passer pour des fournisseurs potentiels. Depuis plus de trois ans, ils avaient créé des sites Internet sur lesquels ils se présentaient comme des marchands darmes prêts à enfreindre les lois américaines. Les agents américains ont organisé le contact en Géorgie plutôt quà Dubaï, lieu très habituel de ce genre de business, afin dobtenir plus facilement lextradition dArdebili vers les États-Unis. On voit le côté glauque de laffaire, puisque la Justice géorgienne a permis lenvoi aux États-Unis dun homme pour une activité jugée délictueuse par Washington, mais licite dans le reste du monde. Dans cette affaire, deux points à mettre en valeur. * Dune part, on remarque le manque de prudence des Iraniens. Non seulement Ardebili sest fait piéger, mais il sest rendu à Tbilissi avec son ordinateur portable contenant des données sur les réseaux dacquisition darmes de lIran. * Dautre part, depuis avril 1995, sous Clinton, les États-Unis ont renforcé leur sanctions contre lIran, prononçant un embargo total. Néanmoins, puisquil ne sagit pas dun train de sanctions prononcées par les Nations Unies, au regard du droit international, lembargo américain est illégal. Ceci dautant plus que Washington sanctionne les entreprises non-américaines, quand elles investissent plus de 20 millions de dollars pour la mise en valeur des champs pétroliers iraniens. Certes, il est nécessaire dobliger lIran à respecter les règles internationales, mais les sanctions, au regard du droit, doivent passer par les Nations Unies et non par un État, si puissant soit-il. |
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