Négociations secrètes
Il dénonce les négociations secrètes engagées par lUnion européenne avec Israël, pour accorder un statut dexception à ce pays aux côtés de lEurope. Nous reproduisons ici lessentiel de sa missive, reçue de « La Lettre de lIndépendance »* et de la mise en garde de Jean-Paul Bled, président dhonneur du RIF (Rassemblement pour lIndépendance et la souveraineté de la France). Nous n'avons rien à ajouter. |
« Il apparaît que des négociations secrètes sont en cours depuis un an entre lUnion européenne et les dirigeants de lÉtat dIsraël. Non pas, hélas, pour tenter de débloquer le processus de paix avec les Palestiniens à cet égard, on ne peut que vivement déplorer limpunité dont bénéficient les autorités israéliennes, malgré les violations lourdes et permanentes du droit international dont elles se rendent coupables mais pour examiner une demande proprement inimaginable de la part de Tel-Aviv : celle de conquérir les droits dun quasi-État membre de lUnion européenne ! Selon certaines sources, il semblerait quIsraël ne demande rien de moins que sa participation à tous les niveaux aux réunions de lUnion européenne sur les questions de sécurité et de dialogue stratégique ; aux délibérations du Conseil sur le Maghreb et le Machrek comme sur les activités de lUnion européenne au sein de lONU ! Tel-Aviv demanderait en outre à pouvoir participer aux Conseils traitant de thèmes comme léconomie, les finances, lénergie, lenvironnement, les transports, les medias, la jeunesse, lenseignement supérieur ; ou encore à voir constituer une structure parlementaire conjointe Union européenne-Israël... Jajoute que lon apprend que la demande israélienne en question date... du 5 mars de lannée dernière ; quun « groupe de réflexion » sest réuni sur le sujet le... 4 juin 2007 ; quune seconde réunion sest tenue le 9 octobre dernier pour préparer une Déclaration du Conseil. Et tout cela, sans que la moindre information nen ait été donnée à la représentation parlementaire de lUnion ! Or, le 16 juin prochain (NDLR : 2008) le Conseil dAssociation Union-européenne-Israël doit se réunir pour examiner officiellement ce dossier. Etant donné le contexte international dans lequel cet examen intervient je viens de le rappeler il paraîtrait totalement inconcevable quune suite favorable puisse être réservée à la demande israélienne. Aussi une information autorisée au sujet de cette affaire extrêmement sensible me semble-t-elle indispensable ». *
Directeur de la publication Paul-Marie Coûteaux |
« Tel-Aviv a placé la barre très haut. LÉtat hébreu ne réclame rien de moins que le droit de participer au Conseil quand y sont discutées des questions aussi majeures que léconomie, les finances, la sécurité, les transports, lénergie et léducation, ce qui reviendrait à lui assurer dans tous ces domaines les avantages dun État-membre sans avoir à en supporter les inconvénients. On comprend bien que ce statut lui garantirait un droit de regard sur la politique de lUnion européenne au Proche et au Moyen-Orient qui lui permettrait de bloquer tout risque de dérive contraire à ses intérêts... Si lUnion européenne négocie en catimini avec Israël, cest quon sait bien à Bruxelles quun tel accord serait très impopulaire dans les opinons européennes. Cest toujours le même procédé contraire au principe de démocratie : mettre les peuples devant le fait accompli et les empêcher ainsi de développer une opposition efficace. Sur le fond, un tel accord serait tout aussi condamnable. A supposer quil puisse se concevoir, il ne saurait être envisagé avant le règlement équitable du conflit israélo-palestinien. Or, cest peu dire quon nen prend pas le chemin. Faut-il rappeler quIsraël na appliqué aucune des résolutions votées par lONU sur les territoires conquis en 1967 ? Au surplus, contrairement aux engagements pris envers le Quartet, Tel-Aviv continue sa politique dexpulsions à Jérusalem-Est et de colonisation en Cisjordanie... Conclu dans ces conditions, cet accord serait dommageable aux intérêts de lEurope, compris non dans linstant, mais sur la longue durée. Le grand reproche adressé par les peuples de la région à Washington est dy conduire une politique déséquilibrée ou, pour le dire autrement, fondée sur la pratique des deux « standards », cest à dire des « deux poids et deux mesures ». A saligner sur cette pratique, lUnion européenne sattirerait le même discrédit... (Ce choix risque) de porter gravement atteinte au crédit de la France auprès des pays qui, de lAtlantique au Golfe, comptent parmi ses partenaires ». |
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