EXCLUSIF:

Jean OBEID est-il un naïf ou un agent de Bachar Al ASSAD?

avril 2014

Nous avons reçu un document compromettant pour Jean OBEID, candidat pressenti aux élections présidentielles du Liban. La source est de confiance et le document nous semble fiable. Néanmoins c'est au mode conditionnel que nous le présentons.

 

En mai, les élections du Président libanais

 

Selon les règles en vigueur, le Président doit être issu de la communauté chrétienne, plus précisément maronite. Ceci par souci d’équilibre avec les sunnites, qui ont le monopole de la position de Premier ministre, et les chiites, auxquels est réservée la présidence du Parlement.

Autre point, le Président est élu par les députés. Or, au Liban, deux alliances se font face. Celle dite du 8 Mars, qui regroupe les alliés du régime syrien, dont le Hezbollah est la principale force, et celle du 14 Mars. Opposée à la main mise de la Syrie sur le Liban, cette dernière associe principalement le mouvement sunnite du Futur, créé par la famille Hariri, et le parti chrétien des Forces libanaises, dirigé par Samir Geagea.

Chacun des deux camps cherche à placer un candidat qui lui soit favorable. Pour ceux du 14 Mars, il faut à tout prix éviter un ami de la Syrie de Bachar Al Assad. Pour les tenants du 8 Mars en revanche, seul un Président faisant le gouverneur de Damas est envisageable.

Or, un tel choix signifierait la prise en otage du Liban par le régime syrien qui trouverait là un nouveau moyen de perdurer. Les gouvernants de Damas entraîneraient le Pays du Cèdre dans sa course à la survie, à la fin vers une extension de la guerre et, en prime, à l’instauration d’un système autoritaire et oppresseur.

Aussi l’allégeance de l’homme qui sera élu est-elle décisive. Actuellement, se sont déclarés ou sont pressentis, pour le 14 Mars, Samir Geaga, officieusement pour le 8 Mars, Michel Aoun, qui a associé son sort au Hezbollah. On parle aussi de Jean Kahwaji, actuel patron de l’armée libanaise, de Riad Salameh, le gouverneur de la Banque centrale, voire de reconduire Michel Sleiman, l’actuel Président. Ces trois-là ont le mérite d’avoir bien fait leur travail dans une période difficile et on ne peut douter de leur patriotisme.

Un autre nom a cependant été cité avec insistance. Celui de Jean Obeid. Ses partisans, proches du 8 Mars, le disent neutre. Un document EXCLUSIF, obtenu de sources syriennes, tend à prouver le contraire.

lettre des renseignments syriens adressée à l'ambassadeur syrien au Liban. Jean Obeid, Ali Abdelkarim, Chalich

 TRADUCTION

 Damas Top secret – urgent

République arabe syrienne
Palais Présidentiel
Service des renseignements extérieurs
Section des opérations 235/2

Date: 2012/19/8
N° : 25/5869

(Message d’information)


Monsieur Ali Abdelkarim, notre honorable ambassadeur, Suite aux informations qui nous sont parvenues du bureau de sécurité auprès de votre ambassade dans la missive N° 27/412 et qui contient les observations de Monsieur Jean Obeid ainsi que ses informations sous la clause (Top secret –et urgent).

Nous vous informons que selon les exigences de l’intérêt supérieur et vu les circonstances actuelles et la crise que le haut commandement traverse, en raison des informations de valeur par vous fournies, le dossier a été expédié à la chambre des opérations pour lui donner la suite qui lui convient.

Aussi, êtes-vous priés d’ignorer les évènements à venir concernant Michel Samaha, et de nous fournir de nouvelles suggestions, après concertations avec les amis, qui serviront les intérêts supérieurs.

Prière de prendre connaissance et de nous répondre de toute urgence. Joint nombre (2) copies.

(Tampon bleu en bas à droite) Le secrétariat du Président de la République N°25/5869, date 2012/19/8 Général major Dhou Al Himma Chalich (Tampon circulaire et signature).

 

Jean Obeid naïf ou agent syrien ?

 

Cette lettre, datée du 19 août 2012, est frappée du tampon rouge Top secret-urgent et signée par le général major Dhou Al Himma Chalich, chef de la sécurité du Président de la République de Syrie, Bachar Al-Assad.

Les termes employés par le général Dhou Al Himma Chalich donnent à penser qu’il existe une relation entre Jean Obeid, candidat pressenti à la Présidence de la République du Liban, et les autorités syriennes.

Plus grave, les informations que, selon la première phrase, il a remis à l’ambassade de Syrie à Beyrouth, ont nécessité la transmission par les services de sécurité, de plus « sous la clause Top secret - et urgent ».

Il faut accorder le bénéfice du doute à Jean Obeid, néanmoins cette lettre signifie, qu’au moins inconsciemment, il aurait transmis des informations importantes, jouissant d’une valeur stratégique aux yeux des autorités syriennes.

Si, comme nous le souhaitons pour cet homme, il a agi innocemment, rapportant des informations sans en saisir l’importance véritable à une puissance étrangère et inamicale pour son pays, il a au moins fait preuve d’incompétence en tant qu’homme d’État (voir note).

S’il n’est pas incompétent mais agit en connaissance de cause, l’affaire est encore plus grave. Jean Obeid ne serait alors qu’un agent au service de Damas.
L’affaire apparaîtrait alors d’une extrême gravité. En effet, la lettre établit un lien entre les informations qu’aurait divulguées Jean Obeid et l’
affaire de Michel Samaha.
Pour mémoire, il convient de rappeler les grandes lignes du dossier Samaha.

Michel Samaha est accusé d’avoir transporté des explosifs depuis Damas pour organiser une campagne d’attentats à l’intérieur du Liban. Ancien ministre, après quelques années dans l’opposition chrétienne à la Syrie, il a rallié les courants politiques pro-syriens au Liban à partir de 2002.

Le 9 août 2012, les explosifs ont été retrouvés dans sa voiture et, passant aux aveux, il a dit avoir rencontré à Damas le général Ali Mamlouk, un responsable des services de renseignement syriens, qui l’a chargé de cette mission terroriste afin de déstabiliser le Liban et d’y dresser les communautés les unes contre les autres.

Aujourd’hui, sans tirer de conclusions hâtives, mais en prenant le soin d’envisager toutes les hypothèses, il conviendrait que Jean Obeid éclaircisse lui-même la situation en répondant aux questions suivantes :

Monsieur Obeid,
1/ Avez-vous rencontré des diplomates ou des employés de l’ambassade de Syrie à Beyrouth en juillet ou en août 2012 et transmis des informations ?

2/ Quelle est la nature de vos relations avec les autorités syriennes ?

3/ Êtes vous lié d’une manière ou d’une autre à l’affaire de Michel Samaha ou bien entretenez-vous ou avez-vous entretenu des relations avec cet homme ?
Nous nous ferions un plaisir de publier ses réponses.

Il y va de l’avenir du Liban et, en cette période troublée, du retour à la stabilité de la région du Moyen Orient. Comment atteindre un tel objectif si le prochain Président du Liban était au service d’un régime aussi impitoyable, à l’égard de ses ressortissants, que celui de Damas ?

Alain Chevalérias

Note

Jean Obeid a commencé sa carrière comme journaliste et a dirigé plusieurs journaux et magazines libanais. Député de 1991 à 2005, il a aussi été ministre, en particulier à l’Éducation nationale, de 1996 à 1998, et aux Affaires étrangères, de 2003 à 2004.

Bachar al Assad et Jean Obeid
Bachar Al Assad et Jean Obeid lors d'une rencontre à Damas

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com
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