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février 2014
La première concerne une lettre écrite en 1994 par Nelson Mandela, devenu Président, à un banquier suisse, Fritz Leutwiler, pour le remercier ; dune part dêtre intervenu en faveur de sa libération et de celle de ses « camarades » ; dautre part et de manière plus étrange, pour son rôle dans le désendettement en 1985 de lAfrique du Sud alors en plein régime de lapartheid. Lexplication des remerciements de Mandela nest pas idéologique. En revanche, elle met en lumière la subtilité de certaines actions de politique internationale. En effet, en 1984, boycotté par plusieurs pays, lAfrique du Sud frôlait la banqueroute. Les grandes capitales ne voulant pas se compromettre, elles firent appel à Fritz Leutwiler, alors président de la Banque des règlements internationaux, afin de négocier le rééchelonnement de la dette sud-africaine avec les 230 créanciers et le FMI. Cette action avait alors été dénoncée par lANC (African National Congress) (1) comme « inhumaine ». Mais peu de gens savaient que Leutwiler avait envoyé une missive au Président Botha (2) lui disant que la stabilité sociale était indispensable à son économie. Quen clair, sil ne faisait rien pour démanteler lapartheid, le pays se trouverait à nouveau en difficulté et que lui, Leutwiler, et dautres ne feraient alors plus rien pour laider. Botha a bien capté le message, car, quelques mois plus tard, il donnait le feu vert à des négociations secrètes avec lANC. La seconde révélation est relative aux relations quaurait nouées Mandela avec le Mossad en 1962. Daprès des notes retrouvées par un chercheur israélien dans les archives du Mossad, à cette époque, deux officiers israéliens ont rencontré un certain David Mobasari, qui se disait originaire de Rhodésie (3) . En fait, il sagissait de Mandela qui agissait sous pseudonyme. Daprès les documents, les deux officiers auraient entraîné Mandela au combat au corps à corps et à la guérilla urbaine pour combattre le régime de Pretoria. Dans le même temps, faut-il rappeler, Israël entretenait des relations de proche complicité avec le même régime, lui fournissant entre autres des armes. Aussi, dans les milieux africains parle-t-on de collusion entre le sionisme et lapartheid, point de vue qui déplait beaucoup aux Israéliens. Ces documents publiés par Haaretz semblent donc sortir très opportunément. On est en droit de se demander sil ne sagit pas de faux destinés à susciter une légende. Dans le cas contraire, ce ne serait quune pièce à ajouter à la collection des actes de duplicité dIsraël. (1) LANC était lorganisation
politique pour légalité des droits, entre
Noirs et Blancs, entrée en rébellion armée
contre le régime de Pretoria. |
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