Un rabbin défenseur de Pie XII est décédé

André Zaoui est parti le 26 août 2009 pour un monde que nous souhaitons tous meilleur.

Né à Oran en 1916, il a servi comme aumônier du corps expéditionnaire français, à la libération de notre pays. Puis a succédé au grand rabbin Louis Germain Lévy à la Synagogue libérale de la rue Copernic à Paris. En 1969, il s’est installé en Israël, où il est mort, pour poursuivre son activité religieuse.

Le 22 juin 1944, il a écrit à « Sa Sainteté Pie XII, chef de la chrétienté », une lettre de remerciements, à la suite de l’audience publique dont il a pu bénéficier du Pape, avec les officiers et soldats alliés. « Je rends grâce, lit-on, à l’Éternel de m’avoir accordé de voir ce jour où je pus dire au chef de l’Église les sentiments de profonde reconnaissance et de très respectueuse admiration de mes frères israélites du Corps Expéditionnaire Français, pour le bien immense et la charité incomparable que Votre Sainteté a prodigués aux Juifs d’Italie, notamment aux enfants, femmes et vieillards. Il m’a été donné de visiter l’Instituto Pio XI qui a protégé durant plus de six mois une soixantaine d’enfants juifs dont quelques petits réfugiés de France. J’ai été très ému de cette sollicitude paternelle que tous les maîtres apportaient à ces jeunes âmes... »

Un peu plus loin, cette phrase qui en dit long sur la mémoire sélective d’Israël : « Quelle magnifique manifestation de fraternité, si grande dans sa simplicité intime. Israël ne l’oubliera pas ».

Nous ne ferons pas le reproche à André Zaoui de ne pas avoir défendu avec énergie la mémoire de celui qu’il honorait en 1944. Sans doute, comme lui pendant la guerre, ne pouvait-il pas s’exprimer librement...