AUGUSTO PINOCHET,
LE DÉSHONNEUR DE LA PRESSE

janvier 2007

La mort d'Augusto Pinochet a suscité une avalanche de diffamations qui n'est pas à l'honneur de la presse. Certains quotidiens, tel " Le Figaro, " se sont surpassés en hypocrisie en déléguant au Chili des confrères d'origine islamique pour ne pas "mouiller" leur rédaction. Or, premièrement ceux-ci n'ont pas vécu la période durant laquelle Pinochet s'est imposé au pouvoir, deuxièmement, ils n'ont eu recours qu'aux sources des habituels porte-voix de la gauche.

Il faut rappeler que Pinochet est devenu le chef d'état-major des armées à la demande du président Salvador Allende. Il était réticent, et c'est à la supplication des civils et des militaires opposés au socialisme qu'il a fini par céder.

La situation économique en 1972 et 1973 était si désastreuse que dans les faubourgs des grandes villes des nouveau-nés mouraient faute de lait et de soins. Enquêtant sur place peu après ces années avec une douzaine de journalistes professionnels, dont le correspondant du " Figaro, " des Allemands et des Japonais des plus grands quotidiens, nous avons retrouvé des parents. Autant de témoins.

Pourquoi une telle misère ? Parce que pendant des mois le puissant syndicat des camionneurs qui ravitaillaient les villes s'était mis en grève. Donc plus de denrées et la famine. En grève, parce qu'il refusait les directives d'une poignée d'extrémistes de gauche, cadres du parti communiste minoritaire.

Le général Pinochet fut alors harcelé par des milliers de ménagères, dont nous avons interrogé une des principales meneuses qui, tapant sur des casseroles, envahirent les rues au cri de " Pollos cobardes " pour ridiculiser les militaires qui " picoraient le budget socialiste de l'armée. " Des images que l'on s'est empressé d'oublier...
C'est dans de telles circonstances que, pendant un premier état de siège, Pinochet a décidé de prendre immédiatement des mesures de réformes économiques. De là l'apparition de ceux qu'on a appelé les " Chicago Boys, " économistes internationaux formés à l'école de Milton Friedman, dont les expériences dans certains pays du tiers monde avaient montré l'efficacité.

En 1978, j'ai séjourné au Chili et participé à des réunions des " Chicago Boys. " Ils agissaient en techniciens, mettant sur pied les structures d'une économie bâtie sur les industries essentielles, notamment celle du cuivre, richesse majeure du Chili, mais aussi sur les petites et moyennes entreprises et les vastes chantiers de modernisation du pays. La France y a d'ailleurs participé et a réalisé le métro de Santiago. Personne n'en parle plus...

Pierre de Villemarest

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