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janvier 2014
À la moitié de lannée 2012, Vladimir Poutine, le Président de la Fédération de Russie, ordonnait par décret, 2013 année de la Protection environnementale en Russie. En clair il semblait plier devant les moeurs écologistes. À première vue on serait tenté de voir-là une sorte de mode se répandant à la surface du globe. Laffaire apparaît cependant dune autre dimension. Dans un rapport du WWF (1), on lit en effet : « « En 2012, le Président (Poutine) a approuvé les Principes dune Politique Étatique de lenvironnement. Nous, au WWF, avons proposé de mettre sur pied un tel document pendant une rencontre avec le Président de la Fédération russe en 2010 puis, moins de deux années plus tard, notre pays est le premier à définir ce que nous voulons faire sur le terrain de la protection environnementale » dit Igor Chestin, directeur du WWF Russie ». DIgor Chestin nous ne savons rien. Cet homme paraît aussi transparent quun morceau de charbon. En revanche, le WWF ne fait pas secret de ses activités en Russie. Son budget pour 2012 sy élevait à 10 millions deuros. 53 sociétés russes ont soutenu ses projets et 35 000 citoyens du pays des tsars ont versé une aide financière. Pour le grand public, en Russie, le WWF travaille à la protection des léopards, des tigres sibériens, des ours polaires et sest fait le défenseur de la pureté de lair, de leau et de la terre. Il attribue des sortes de certificats de garantie écologique aux autorités, par exemple en 2012 pour treize zones protégées. Si nous ne connaissions pas le WWF (2) nous en verserions presque une larme démotion. En explorant un peu plus les activités du WWF en Russie, on saperçoit quelles se concentrent sur la région sibérienne, certes riche en vies animales et végétales exotiques, mais aussi en minerais et réserves énergétiques. Exploité seulement depuis le XXème siècle en raison de la rigueur du climat, le sous-sol de la Sibérie contient en effet de lor, des diamants, de largent, du zinc, du nickel, du plomb, mais aussi du gaz naturel et du pétrole. On y trouve enfin les plus grandes forêts de la planète. Sur ce plan, lintérêt du WWF se voit immédiatement payé de retour. Dans une note interne datée du 20 décembre dernier, il dit que ses « experts prennent une part active dans la mise en place de mécanismes » de surveillance de lexploitation des forêts, en loccurrence dans la région de Primorsky, qui englobe la ville de Vladivostok, à lextrême est de la Russie. Mais le WWF projette daller plus loin. Evgeny Lepeshkin, responsable du programme forestier du WWF en Russie, dit dans la même note: « Le succès de la mise en place dun système de contrôle électronique du commerce du bois dépend de lexactitude des informations provenant du terrain (...) Les experts du WWF sont prêts à assister ladministration de la province de Primorsky à établir un système de collecte dinformations efficace ». En dautres termes, à créer un réseau dinspecteurs circulant à travers la province. Clairement, le WWF voudrait parasiter ladministration locale. En plus des profits quil tire déjà de lexploitation de la forêt, ses services nétant pas gratuits, il pourra ainsi générer de nouvelles sources de revenus pour remplir ses caisses. En même temps, ses agents pourront établir une carte des richesses de la région. On vous dira, bien sûr, quil ny a rien de mal. Nous faisons néanmoins remarquer quune ONG nest pas supposée dégager des profits. Surtout, nous renvoyons nos lecteurs à larticle publié en janvier 2010. Nous y mettions en évidence les relations entre le WWF et quelques-unes des plus importantes sociétés américaines : AES, lune des entreprises les plus polluantes des États-Unis, General Electric, Johnson & Johnson, Coca Cola et, même, Goldman Sachs dont deux représentants siègent dans les instances dirigeantes de WWF à la maison mère en Suisse. On vous dira aussi que Poutine nest pas idiot et quon limagine mal laissant les Américains prendre le contrôle des outils régaliens de la Russie. Il est vrai, du reste, quau printemps dernier, le WWF se voyait ciblé par une nouvelle loi qualifiant les organisations soutenues par des pays tiers « dagents de létranger ». On remarque néanmoins que cette désignation « dagents de létranger » sassociait à la notion « dactivité politique ». Une manière de dire au WWF et à quelques autres de ne pas dépasser certaines limites. Comme il la démontré en libérant les Pussy Riot et lancien oligarque Khodorkovski, Poutine ne tient pas à se voir confronté à des manifestations dactivistes en pleine célébration des Jeux olympiques dhiver, en février prochain à Sotchi. Faire des concessions au WWF, qui déverse en échange des tombereaux déloges sur les efforts de la Russie en matière de lutte contre la pollution, apparaît comme un bon moyen de neutraliser la multinationale de lécologie. Mais, à ce jeu, on nest pas toujours gagnant. |
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