DE JÉRUSALEM |
La conférence de Paris, pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, a réitéré lengagement de 70 pays en faveur de la création dun État palestinien voisin de lÉtat juif. Aux yeux des membres de la conférence, les frontières entre les deux pays doivent être fixées aux lignes faisant suite à la guerre de 1967. Il a aussi été refusé lélévation de Jérusalem au statut de seule capitale dIsraël. Retour sur lhistoire de Jérusalem. |
Selon la Bible, le roi David prit Jérusalem au « Jébusite » (1) par les armes et en fit sa capitale. Il y amena lArche dalliance (2) puis acheta le terrain de la colline dominant la ville pour y bâtir un autel et y faire des sacrifices danimaux (3). Au regard de lHistoire, ce résumé semble suffisamment crédible pour servir de repère. Les historiens situent la mort de David en 970 av.J.-C.. Salomon, son fils, fit construire le premier Temple sur la colline qui prit le nom de Mont du Temple. Cétait le seul endroit où les prêtres pouvaient exécuter les sacrifices de bétail amené par les Hébreux en offrande à Dieu. En 587, Nabuchodonosor, roi de Babylone, sempara de Jérusalem, détruisit le Temple et emmena une grosse partie des juifs en exil dans son royaume. En 538, cependant, les Perses soumirent toute la Mésopotamie. Reçus en libérateurs par les juifs, ils autorisèrent leur retour en Judée. Mieux, lempereur perse, Cyrus, finança en partie la reconstruction du Temple de sa cassette personnelle, si lon en croit la Bible. Les grands prêtres exercèrent longtemps lautorité politique sur le pays. Ce qui deviendra la Palestine nen était pas moins assujetti aux empires dominant la région : après les Perses, les Grecs puis les Romains. Mais Jérusalem perdurait comme capitale politico-religieuse des juifs. Sous lEmpire de Rome, cependant, le christianisme naquit. Les chrétiens, à leur tour, placèrent Jérusalem au coeur de leur religion. Mais une trentaine dannées après la disparition du Christ, en 66, sinspirant du même droit que dautres aujourdhui sur la même terre, les juifs se soulevèrent massivement contre Rome. En 70, la rébellion fut défaite et le Temple incendié (4). Les sacrifices danimaux cessèrent, faute dun lieu pur pour y procéder, amputant le judaïsme dune part de sa liturgie. De 132 à 135, une nouvelle révolte juive de trois ans éclata, sous la direction de Bar Kokhba. Elle se termina par une nouvelle défaite des insurgés et la construction dun temple dédié à Jupiter sur lemplacement de celui du culte hébraïque. Plus dur encore, laccès de Jérusalem fut interdit aux juifs. La fuite de ces derniers de Palestine vers dautres pays saccéléra,au point quils ne furent que très peu à y demeurer. Le symbole de la ville détruite nen restait pas moins puissant et au moins une fois par an, à la Pâque, les juifs répètent depuis des siècles : « Lannée prochaine à Jérusalem ». Avec les siècles, les chrétiens formèrent lessentiel de la population de la Palestine. Jusquà ce quen 638, le calife Omar semparât des lieux au nom de lislam. Jérusalem devint la troisième cité sainte des mahométans qui, au sommet du mont du Temple, construisirent les mosquées dAl-Aqsa et du Dôme du Rocher. Les musulmans, au cours des siècles, nont pas massivement peuplé Jérusalem. Si bien que le 15 juillet 1099, quand les Croisés entrèrent dans la cité « trois fois sainte », dans leur ignorance, ce sont pour beaucoup des chrétiens de rite grec quils ont massacrés. Puis en 1187, les musulmans reprirent Jérusalem. Lultime étape allait débuter au XIXe siècle avec le sionisme. Le congrès de Bâle, en août 1897, organisé par Theodor Herzl, consacre lémergence de cette idéologie centrée sur le « retour » des juifs en Palestine, rebaptisée Israël. Lidée a dabord du mal à se concrétiser, peu dIsraélites ayant envie daller se perdre sur cette terre sous autorité ottomane. La Première Guerre mondiale va donner du corps à ce qui nétait quune idée. Les Britanniques cherchent à se concilier la diaspora juive pour lutiliser dans la guerre. Doù la lettre de lord Balfour, ministre des Affaires étrangères, en faveur de la création dun foyer national juif en Palestine... après la victoire. La défaite de lAllemagne
et de lEmpire ottoman rend les choses Jérusalem, du mandat à aujourd'huiCertes, le territoire appelé
Palestine depuis lEmpire Romain a toujours porté
des juifs, fussent-ils en minorité.
Comme létablit le tableau
ci-dessus, la population juive a commencé à se
développer, au détriment des effectifs musulmans
et chrétiens, à partir de la fin de lEmpire ottoman. Ceci sous un Sur tout le territoire, les Arabes
du pays, appelés aussi Palestiniens, sont très
mécontents de larrivée en masse de juifs
avec lassentiment de Londres. En mars-avril 1920,
les premières émeutes anti-juives éclatent
à Jérusalem même. Elles ne cesseront
de reprendre de manière sporadique, entrecoupées
dattentats sanglants commis par les deux communautés.
Elles se transformeront En quête dune solution, Londres suggère de découper la Palestine en deux secteurs, lun arabe, lautre juif. Un plan de partage est dessiné et voté le 29 novembre 1947 par lAssemblée générale des Nations Unies. À chacune des deux entités revient 50% du territoire pour y fonder un État indépendant. En revanche, Jérusalem, afin dassurer la cohabitation des trois grandes religions monothéistes, doit passer sous une autorité internationale. La décision des Nations
Unies nengendre pas leffet escompté. Les En gros un échec pour les
Arabes, ce que lHistoire retiendra sous le nom de
Guerre de 1948, se terminera par la chute aux mains des
troupes jordaniennes de la partie est de Jérusalem.
Plus question dune juridiction internationale mais au contraire
dune partition de Jérusalem entre les deux
belligérants. Les habitants juifs Mais, le 7 juin 1967, éclatait
la Guerre dite des Six Jours, déclarée par
Israël aux États arabes voisins. Parmi les
territoires pris par Tsahal figurait Jérusalem-ouest.
Cétait la réunification En 2015, résultat des
pressions israéliennes, la population de Jérusalem
se répartissait entre :
Jean Isnard
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