LE MUR DE SHARON

par ALAIN MÉNARGUES

 Alain Ménargues, ancien directeur adjoint de Radio France Internationale, a été renvoyé sans indemnité pour « faute grave. » Dans une conférence de presse, il avait qualifié Israël d’État raciste dans son fonctionnement. Avec sa permission, nous reproduisons ici quelques passages de son livre « Le Mur de Sharon. »

Un livre à acheter pour vous informer et juger.

 Page 24, parlant de Ze’ev Jabotinsky, l’un des fondateurs du sionisme, il cite celui-ci : « Il est impossible de rêver d’un accord volontaire entre nous et les Arabes. Ni maintenant, ni dans l’avenir prévisible... Toute nation, civilisée ou primitive, voit sa terre comme son foyer national où elle veut demeurer seule propriétaire. Une telle nation n’acceptera jamais de son plein gré de nouveaux propriétaires et combattra les colons aussi longtemps qu’elle pourra espérer s’en débarrasser. Ainsi les Arabes se comportent-ils et ainsi continueront-ils à se comporter tant qu’il y aura dans leur coeur une étincelle d’espoir d’empêcher la Palestine de se transformer en Eretz Israël. Seul le mur de fer des baïonnettes juives pourrait forcer les Arabes à accepter l’inévitable. »

Et Ménargues de commenter. « Ce fut la première référence à un mur. L’idée de séparation de Jabotinsky, lancée en 1923, sera exécutée quatre-vingt-un ans plus tard, en 2002, par ses descendants politiques, Ariel Sharon en tête... »

 Page 25, on lit :

« A l’avènement d’Adolf Hitler en 1933, la Fédération sioniste d’Allemagne adressa un mémorandum de soutien au parti national-socialiste dans lequel il était notamment écrit :

« Depuis que la fondation du nouvel Etat (germanique) a proclamé le principe de race, nous souhaitons adapter notre communauté à ces nouvelles structures. » Et plus loin :

« Nous aussi, nous sommes contre les mariages mixtes et désireux de maintenir la pureté du groupe juif. »

 Page 35, Ménargues écrit : « En 1950 (Note : après la première expulsion de Palestiniens de leurs villages), Israël a voté un texte législatif unique au monde : la loi de la propriété des absents, stipulant que toute personne, partie vers « un pays arabe hostile, » est considérée comme définitivement absente et ses biens confisqués par l’administrateur des Propriétés d’absents et redistribués à des juifs... »

 Page 60, l’auteur révèle les informations du rapport d’un institut israélien : « Un tiers des jeunes juifs s’affirment racistes ou détester les Arabes, deux tiers se déclarent opposés à l’octroi d’une égalité des droits au bénéfice des Arabes israéliens et se disent prêts à soutenir l’interdiction de toute représentation de la minorité arabe à la Knesset (Parlement israélien); 68% des juifs déclarent inacceptable de se trouver placés sous la direction d’un Arabe dans le cadre de leur profession... Si les Arabes israéliens représentent environ 18% de la population (d’Israël), leur présence dans l’administration est dérisoire : 10 sur 400 employés au ministère de l’Environnement (2,5%), 1 sur 150 au ministère de la Sécurité intérieure (0,6%), 32 sur 1797 employés et 19 sur 426 juges au ministère de la Justice (1,7%), et il n’y a pas de personnel arabe parmi les 180 Israéliens qui travaillent au ministère des Médias et de la Communication... A la compagnie d’électricité, sur les 13 000 employés qu’elle comptait en 1998 , 6 seulement étaient arabes... »

 Page 74, on découvre une citation datant de 1940 de Yosef Weitz, directeur du Fonds national juif de 1932 à 1948 : « Il n’y a pas d’autre moyen que de transférer les Arabes d’ici vers les pays voisins... Pas un village ne doit rester, pas une tribu bédouine... »

Page 75, Benny Morris, universitaire israélien déclare : « « En 1948, l’alternative était : l’épuration ethnique ou l’anéantissement de notre peuple. Un Etat juif ne pouvait naître sans le déracinement de sept cent mille Palestiniens... » Pour reprendre l’expression de l’ex-général Effi Eytam ... dans le gouvernement d’Ariel Sharon, ce qui est en jeu, aujourd’hui, c’est une « évacuation par choix, » c’est-à-dire faire en sorte que les Palestiniens « choisissent eux-mêmes de partir... » »

  « LE MUR DE SHARON »

d’Alain Ménargues

 

AUX PRESSES
DE LA RENAISSANCE

 

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