LES CHRÉTIENS D’ORIENT

Les chrétiens d’Orient font à nouveau recette dans la presse. Pourquoi ce regain d’intérêts quand depuis un demi siècle les journalistes n’évoquaient très peu les souffrances de ces laissés pour comptes de nos replis coloniaux ? Simplement, ils sont devenus un argument contre l’islam, dans une vaste croisade à la George Bush. Nous disons bien islam (1), quand nos adversaires réels sont les islamistes et nombre de musulmans nos alliés naturels.

Le 20 décembre, Samir Geagea, le chef des Forces libanaises (FL), parti chrétien, a présidé un séminaire sur la place des chrétiens au Moyen-Orient, dans le contexte du conflit syrien.

A été plébiscité par tous les participants le principe que les chrétiens sont chez eux au Moyen-Orient comme une partie de la culture et de la nation arabe.

Geagea a pour sa part insisté disant : « Opter pour le maintien des dictatures se prêterait donc à deux interprétations strictes : ce serait un choix visant, sciemment ou pas, à dénaturer la chrétienté ou alors la présence des chrétiens ne serait qu’un outil politique enrobé de peur, comme celle de la menace fondamentaliste » islamiste. Par dictature, il entendait le régime syrien, faisant allusion par ailleurs à la menace islamiste qui sert de repoussoir à Bachar Al Assad pour poser au protecteur des chrétiens.

« Protéger les chrétiens, a-t-il martelé, ne signifie pas trouver refuge à l’ombre des dictatures ».

Certes, on entend des religieux chrétiens syriens appelant au ralliement à Assad. Qu’au moins les Occidentaux sachent que tous les chrétiens arabes ne partagent pas cette option. Les défendre, c’est aussi les écouter.

Nous n’exagérons pas, « Le Figaro Magazine » du 21 décembre 2013 titrait en première de couverture : « Ces chrétiens face à l’islam ».