Nous avons publié une réflexion sur les conséquences d'un conflit généralisé à la dimension planétaire sous prétexte de "guerre contre le terrorisme. " Il ne sert cependant à rien de mettre en garde si l'on n'offre pas de solution. Dans les lignes qui suivent, nous nous y efforçons. |
Trois causes principales se conjuguent pour provoquer des tensions, voire une guerre à l'échelle planétaire : 1/ le
pétrole,
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Résultat, quand le premier cherche à renforcer son contrôle sur les sources d'approvisionnement, le second rêve de les lui confisquer, par la ruse, en usant par exemple de subterfuges économiques, comme les Américains au Tchad (2), ou par la guerre, comme les mêmes en Irak. Cette dernière affirmation est contestée par les affidés de l'Amérique. Ils prétendent les États-Unis sincèrement préoccupés par la défense des droits de l'Homme quand ils interviennent en Irak ou au Koweït. Remarquons d'abord : tous les théâtres où les Américains et leurs alliés anglo-saxons se sont implantés militairement au cours des dernières années sont riches en pétrole ou situés sur le passage programmé de pipelines : outre l'Irak, Timor (pour les Australiens) (3), l'Afghanistan (4) ou le Kosovo (5). On remarquera par contre que là ou les États-Unis ont conclu des contrats pétroliers récents avec les autorités en place, Washington ne se montre pas très regardant en matière de défense des droits de l'Homme. Nous pensons à la Libye du colonel Mouamar Kadhafi (6) et à l'Algérie, où les exécutions, prises d'otages et emprisonnements ordonnés ou orchestrés par le pouvoir laissent George Bush indifférent. A ces détails, on comprend de quel poids pèsent le pétrole et le gaz dans la stratégie américaine. On ne peut cependant pas jouer les
purs esprits et n'avoir qu'un il critique sur cette approche.
Les États-Unis consomment chaque année le quart
de l'énergie produite sur la planète. Or, ils
n'en produisent que 19%, soit un déficit énergétique
de 6%. La situation tend à empirer : autrefois important
producteur d'or noir, les États-Unis ne détiennent
plus que 2% des réserves mondiales. Dans un avenir
proche, ils dépendront totalement des importations. Voilà
pourquoi, aujourd'hui, ils cherchent à s'assurer le contrôle
des sites de production et de l'itinéraire des oléoducs.
En général, et dans des conditions de sécurité normales, il n'y a pas de problème. En effet, les producteurs dépendant des recettes du pétrole pour faire vivre leurs populations, ils ne sauraient s'offrir le luxe d'un embargo sur les ventes. Si, malgré tout, pour des raisons politiques, les pays producteurs refusaient de vendre leur pétrole ou leur gaz aux consommateurs, ils mettraient ces derniers en situation de péril. Nous serions alors fondés, réduits à l'état de légitime défense, à déclarer la guerre à ceux qui voudraient ainsi nous asphyxier. On ne voit donc nulle raison de vouloir s'emparer, par la ruse ou par la force, des ressources d'hydrocarbures. Pire encore : si, comme nous en voyons aujourd'hui l'augure, les États-Unis prenaient le contrôle de l'essentiel de la production de la planète, leur monopole de la distribution, devenant un danger pour les autres pays consommateurs, risquerait de susciter de nouvelles tensions et, pourquoi pas, l'émergence d'une coalition politique et/ou militaire contre leur hégémonisme. Loin de pacifier la planète, le comportement des Américains pourrait devenir une nouvelle cause de conflit. Ils devraient y penser. |
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Certes, on peut prétexter que l'Iran représente un danger particulier. Mais comment estimer que les armes nucléaires pakistanaises et indiennes soient sans risque, quand on compte les assauts meurtriers auxquels ces deux pays se sont livrés depuis leur indépendance en 1949? Comment négliger la menace nucléaire du régime communiste de Corée du Nord ? Comment, encore, croire que l'arsenal d'Israël ne représente pas un péril pour l'humanité ? En tout cas, ce n'est pas l'opinion des pays musul-mans qui trouvent là une bonne raison de vouloir s'armer en nucléaire. En résumé, comment tolérer l'arme nucléaire pour les uns et la refuser aux autres ? En l'occurrence à l'Iran. L'idéal serait un désarmement nucléaire total de la planète. Il faut néanmoins sur ce point être pragmati-que : au nombre de cinq (7), par ailleurs membres du Conseil de sécurité des Nations unies, aucune des puissances " légalement " détentrices de " la " bombe, n'acceptera d'abandonner cet avantage militaire. Or, ce club d'États représente
une puissance politique et économique considérable
et jouit en outre d'une avance technologique importante sur les
autres pays. A des pressions pour obtenir le démantèlement
de leurs armes nucléaires, ils répondront par le
mépris et aucune coalition politique ne pèsera
d'un poids suffisant pour les faire céder. Ce que nous ne pouvons pas obtenir au niveau planétaire est accessible à l'échelle du Moyen-Orient. Dans cette région, les détenteurs actuels du nucléaire, Pakistan, Inde et Israël, ou qui pourraient y accéder, comme l'Iran, sont dépendants de nos échanges, voire même de l'aide économique étrangère dans le cas d'Israël. Nous disposons là d'un moyen de pression efficace. Mais on voit bien là aussi l'absolue nécessité d'obtenir le désarmement nucléaire de tous les pays de la région. En effet, un seul se soustrayant à la règle générale, les autres en tireraient prétexte pour ne pas se soumettre. Encore cela ne suffit-il pas, car on ne peut tenir pour injustifié le souci de ces pays de se protéger d'une attaque militaire. En conséquence, certes il faudra exercer une pression particulière sur Israël, qui a cru définitivement acquise l'indulgence de l'Occident à son égard. Mais il nous faudra aussi nous engager à assurer la protection des frontières de l'État hébreu. Ceci est une condition indispensable et prioritaire pour obtenir le désarmement nucléaire de la région. Certes, restera alors à gérer le cas de la Corée du Nord, une affaire à régler en concertation avec les pays voisins. Isolé politiquement, ce pays finira par céder, de gré ou de force, et pourrait-être le dernier exemple d'un État rebelle au concert des Nations. |
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Il faut, nous le répétons, attaquer le terrorisme à la racine, pour cela, réduire les injustices les plus criantes, aujourd'hui, au Moyen-Orient, le traitement inqualifiable réservé par les Israéliens aux Palestiniens. D'abord, donc, rendre leur territoire à ces derniers. Pour les frontières, puisque les Arabes ont accepté celles dites de 1967, se tenir à ce minimum. Si les Israéliens ne comprennent pas, nous devrons brandir la menace du retour aux frontières de 1947, celles du plan de partage des Nations unies (9). Nous vivons aujourd'hui dans une nouvelle ère. Après l'équilibre bipolaire de la guerre froide, nous sommes passés sous un monopole politico-militaire qui menace de devenir économique. Ou bien " la " superpuissance se sert de sa force pour répandre la justice, ce que nous souhaitons. Ou bien elle s'impose par les armes, comme elle le fait en Irak, pour devenir le maître du monde. Nous l'invitons, se souvenant des 5000 Français morts (10) pour sa liberté et la justice au XVIIIème siècle, à choisir la première option. Sinon, elle engendrera la guerre, sa ruine et la nôtre. Voilà pourquoi nous supplions les États-Unis de cesser leur politique d'annexion des champs pétroliers, d'imposer à Israël le démantèlement de ses armes nucléaires et de reconnaître d'urgence un État palestinien dans les frontières de 1967.
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