LA HAINE D’ISRAËL
ET DE L’AMÉRIQUE

mars 2011

Le 11 février 2011, à peine un mois après la Tunisie, à son tour l’Égypte chassait l’homme qui la dirigeait depuis trente ans. On entend beaucoup parler de la soif de démocratie, qui serait la cause des bouleversements s’emparant du monde arabe. Sans nier cette aspiration à plus de liberté, nous la voyons néanmoins se limiter aux couches moyennes, en gros les 10% de la population qui ont les moyens de se connecter à Internet.

Dans l'article "La vraie raison des émeutes dans les pays arabes", nous avons mis en évidence la motivation économique des émeutes et leur relation avec l’explosion du prix des produits alimentaires de première nécessité. Il est une autre cause, encore plus soigneusement occultée en Occident : la haine de la rue arabe à l’égard des États-Unis et le reproche fait aux chefs d’États du Moyen-Orient, pour les relations qu’ils entretiennent avec ce pays.

D’une part, cette haine se nourrit de la colère engendrée par les agressions militaires américaines perpétrées contre des pays arabes. Sur ce plan, la guerre menée en Irak au printemps 2003 et l’occupation qui suivit représentent la quintessence, en négatif, de ce que les États-Unis peuvent infliger à un peuple au nom du droit du plus fort.

D’autre part, cette même haine prend racine dans le conflit qui oppose l’État hébreu aux Palestiniens. Non sans raison, la position de Washington est ressentie comme partiale et influencée en faveur d’Israël par l’importante communauté juive vivant Outre-Atlantique.

Résultat, l’Amérique est perçue par la rue arabe comme la complice d’Israël, les Juifs dans leur ensemble comme les auxiliaires de la politique de Netanyahu et tous ceux qui, parmi les chefs d’États du Moyen-Orient, entretiennent des relations avec eux, sont identifiés comme des traîtres.

Autrefois, les communistes et leurs amis nassériens ou bassistes, épousant la colère arabe, récupéraient la cause palestinienne. Aujourd’hui, ce sont les organisations islamistes sunnites ou chiites, d’Al-Qaïda aux Frères musulmans, qui s’en font les champions.

L’Iran intégriste n’a pas manqué de faire remarquer la coïncidence entre la date de la chute de Moubarak et l’anniversaire du renversement du Chah, le 11 février 1979. En quête d’un leadership de l’islam, Ahmadinejad en profitait pour prophétiser : « On verra bientôt un nouveau Proche-Orient, sans les Américains et sans le régime sioniste... »

Al-Qaïda ne dit pas autre chose et les Frères musulmans, sur un ton plus politique, tiennent le même langage. Alors, quand certains analystes veulent nous faire croire l’islamisme en perte de vitesse, nous sourions. Il est bien là, prêt à s’emparer du pouvoir à la suite des émeutiers et se servant à son tour de la cause palestinienne.

Les Juifs présents au Moyen-Orient risquent d’être les premières victimes expiatoires de la colère arabe. Sentant le vent, beaucoup de ceux qui vivaient en Tunisie ont quitté ce pays pour Israël au lendemain du départ de Ben Ali. Du Maroc au Yémen, de passage ou installés à demeure, ils sont de plus en plus en danger.

Quant à nous, plus nous sommes associés aux turpitudes moyen-orientales des Américains, plus nous nous exposons à la colère arabe. Il est encore temps de choisir : où la servilité dans le camp trop souvent injuste des Américains, où l’honneur et la justice en redevenant Français. Dans le premier cas, nous risquons de mourir pour Israël, dans le second, nous nous inviterions à vivre dans un monde meilleur.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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