LE KURDISTAN IRAKIEN, À NOUVEAU PÔLE D'INSTABILITÉ

juillet 2007

Depuis l'arrivée des Américains en 2003, Le Kurdistan irakien échappe aux turbulences du reste du pays. Sous la pression des géopolitiques locales, la région pourrait pourtant basculer dans la violence.

Début juin, la Turquie a manifesté son mécontentement. La rumeur a même couru que des milliers de ses soldats avaient franchi la frontière pour nettoyer les bases, installées en Irak, du PKK, la guérilla irrédentiste des Kurdes de Turquie. L'état-major d'Ankara accuse 3500 Kurdes de Turquie de lancer des attaques à partir du Kurdistan irakien. Pire, il fait le reproche aux États-Unis de protéger ces derniers.

Pour cette raison, en Turquie, la population développe un sentiment anti-américain. Des tenants de la ligne laïque, opposée au gouvernement islamiste, vont jusqu'à demander de quitter l'OTAN. Comme l'a dit le général Tayyip Erdogan, ancien gendarme, " pour se défaire du joug de l'Occident ".

Cette animosité contre les États-Unis en cache une autre, la réprobation contre la politique d'Israël. L'activisme de ce pays autour des réserves de pétrole et d'eau du Kurdistan irakien. Tel-Aviv pousse en effet les feux du sécessionnisme kurde en Irak et les Turcs en craignent la contagion chez eux.

Il faut ajouter la présence iranienne. Car, allié aux Kurdes irakiens de Talabani, Téhéran avance aussi ses pions.

C'est une nouvelle ligne de front que l'on pourrait voir s'ouvrir. Les Kurdes seraient pris entre les intérêts contradictoires de la Turquie, d'Israël et de l'Iran. Washington, débordé, serait impuissant.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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