Fonds souverains :
le Qatar est-il le plus dangereux ?
Les
fonds souverains sont des fonds dÉtats investis
sur le marché sous forme dactions en bourse, de
dettes dautres États, dacquisitions dentreprises
ou de bâtiments etc...
Les fonds souverains les plus importants
sont bien sûrs ceux des pays qui disposent des plus grands
surplus financiers. Autrement dit, ceux qui dépensent
moins quils ne gagnent.
Le Qatar fait beaucoup parler
de lui. Bien sûr, il détient 10% des actions du
groupe Lagardère, 5,8% de Vinci, 5% de Veolia,
22% de la société des Casinos de Cannes,
lex-hôtel Royal Monceau et le centre de conférences
international de lavenue Kléber à Paris.
Il fait aussi beaucoup parler de lui
en raison des relations de son émir avec la classe politique
françaises, de Sarkozy à Hollande,
son ingérence dans les banlieues françaises et
son activisme dans les révolutions arabes comme en Libye
et aujourdhui en Syrie.
Néanmoins, le « Qatar
investment authority » ou QIA, son fonds souverain,
ne pèse que 60 milliards de dollars, contre 300 pour lArabie
Saoudite et 875 pour les Émirats Arabes Unis, les champions
du monde en matière de fonds souverains.
Il ne faut cependant pas croire ces pays arabo-pétroliers
seuls sur le créneau. Singapour détient 330 milliards
de dollars de fonds souverains, la Norvège 322 milliards
et la Chine 831 milliards. Ce dernier pays, et de loin, se montre
le plus offensif.
Ainsi, entre 2010 et 2011, les investissements
chinois ont été multipliés par 2,5 en Europe,
atteignant 68 milliards de dollars. En France, ils viennent dacquérir
48% dAigle Azur et vont ouvrir un hôtel haut de gamme
à Alforville.
En 2011, le CIC (1),
fonds souverain chinois, a pris une participation
de 30% dans le pôle exploration-production de GDF
Suez. La société publique chinoise Cofco
a acquis le Château de Viaud, un cru Lalande-de-Pomerol.
Lusine McCormik de Saint Dizier sest vendue
au groupe Yto, détenu à 52% par lÉtat
chinois. Des sociétés privées sont aussi
venues faire leurs courses chez nous comme le groupe Fung
Capital qui a acheté le chausseur de luxe Robert
Clergerie.
Sonner le tocsin à cause des
investissements qataris en France, est tout juste bon pour amuser
la galerie. Les vrais dépeceurs de notre patrimoine économique
sont bien plus en Chine quau Qatar, qui ne
dispose pas dune force de frappe financière suffisante.
Encore faudrait-il sen prendre
aux vrais responsables. Quand le renard, trouvant la porte ouverte,
sintroduit dans le poulailler, qui est coupable, du renard
qui suit son inclination naturelle ou du fermier ?
Ceci pour arriver à deux
conclusions.
1/ Dune part, il ne faut pas confondre
la mondialisation, qui favorise lintensification
des échanges, et le mondialisme, qui est un projet
politique de gouvernement mondial par une élite cooptée.
Néanmoins, les mondialistes, pour arriver à leurs
fins, se servent de la mondialisation pour réduire les
nations et asservir nos pays.
Nous avons besoin
dun encadrement de la mondialisation pour échapper
au mondialisme.
2/ Il convient dajouter que le Qatar représente
un danger réel, mais dans un autre domaine que celui de
léconomie. Comme nous lavons évoqué
dans plusieurs articles, lémir se révèle
lobjet dun tropisme favorable aux Frères musulmans
et même aux salafistes (2).
Sur ce terrain, sa fortune peut avoir un effet amplificateur
bien plus redoutable que ses investissements chez Lagardère
ou Veolia.
(1) China Investment Corporation.
(2) Voir notamment «
Al Jazeera : une télé pas comme les autres
», « Le
Qatar se dévoile » et « Lémir
du Qatar en grand calife »
Quand un hebdomadaire
juif fait campagne contre la gloutonnerie
du Qatar
Dans «
Actualité Juive » du 25 octobre, pas moins
de six pages étaient consacrées au dénigrement
du Qatar avec des titres comme « La mainmise du Qatar
», « Où investit le Qatar en France ? »
ou « La France, un paradis fiscal pour le Qatar ».
Six pages ! Un huitième de la pagination de lhebdomadaire.
Il faut remercier « Actualité Juive »
de sinquiéter avec autant dempressement pour
la France. On peut néanmoins sétonner que
cette tardive prise de conscience les relations financières
du Qatar et de la France remontant à la fin des années
80.
Ne soyons pas dupes. Depuis 1996, Israël entretenait
des relations très suivies avec le Qatar. LÉtat
hébreu avait installé une représentation
commerciale à Doha, la capitale, avec deux diplomates.
Pendant les 13 ans qua duré cette lune de miel,
les Israéliens ont vendu pour 7 milliards de dollars de
matériel de télécommunication au Qatar.
En ces temps, ni « Actualité Juive »,
ni aucun journal juif némettaient alors la moindre
critique contre ce pays et son émir.
En janvier 2009, cependant, lidylle israélo-qatari
sassombrissait. À la suite de « lopération
Plomb durci » lancée par Tsahal contre Gaza,
lémir rompait les relations avec Jérusalem.
Commençait alors le dénigrement.
Pour notre part, sans avoir attendu la fâcherie israélo-qatarie,
nous appelons à une certaine méfiance de lémirat
depuis des années.
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