TRAITÉ DE LIBRE-ÉCHANGE
USA et Union européenne

avril 2014

Les mondialistes travaillent à instaurer un gouvernement mondial en avançant sur deux fronts. Le premier est politique. Il consiste à gagner les élites aux théories mondialistes en les convainquant, en les séduisant ou en les achetant. Le second est économique. Il tend à faire disparaître les frontières commerciales afin de donner naissance à un marché mondial unique. Par ce biais, à réduire les spécificités nationales, par là les nations, seul véritable obstacle
face aux ambitions mondialistes. Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle offensive, nouvelle marche que cherchent à nous faire escalader les mondialistes : la signature d’un traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne. Dans ce cadre, on voit bien l’Europe mise en place par les traités de Maastricht et de Lisbonne réduite au rôle d’étape vers la mise en place d’un gouvernement mondial.

Les négociations pour ce traité de libre-échange ont été autorisées par les députés européens le 23 mai 2013. Pour ses partisans, il permettrait une accélération de la croissance de 0,4% côté américain et de 0,5% pour le Européens. En résulterait la création de 2 millions d’emplois. Nous sommes tentés de dire, seulement ! Il s’agit en effet d’un bassin de 830 millions d’habitants (1). Encore ces maigres bénéfices ne sont-ils pas sûrs.

En revanche, les dangers, pour nos choix de société, sont considérables. En effet, déjà très faibles en raison des traités déjà passés (2), la disparition totale des droits de douane s’accompagnerait d’une harmonisation des réglementations sanitaires, environnementales, financières, sécuritaires etc...

Par exemple, les cultures OGM, freinées et quasi interdites en Europe jusqu’ici, sont autorisées et très répandues aux États-Unis. Un traité de libre-échange ouvrirait la porte aux produits OGM. Nous pouvons en dire autant des viandes trempées dans une solution chlorée ou des élevages forcés aux hormones, tous deux interdits en Europe.

Autre cas, les médicaments : un remède interdit en Europe mais autorisé aux États-Unis serait libre de circulation et de vente chez nous. Sauf, bien sûr, à mettre en place un système très complexe.

Parlons aussi de la fameuse exception culturelle de certains pays européens qui leur permet d’éviter quelques-unes des tendances à la globalisation (3) Ce principe nous permet, entre autres, de protéger notre production cinématographique.

Le pire est la possibilité des entreprises américaines de contester la décision d’une autorité officielle si elles considèrent que cette décision met en cause leurs intérêts commerciaux. Elles ont même le droit de réclamer des dédommagements. Un député européen écologiste, pour une fois bien inspiré, Yannick Jadot, a dit de cette procédure : « C’est ce mécanisme qui permet à Chevron d’attaquer l’Equateur pour échapper à ses obligations de décontamination de l’eau et des terres autour des sites pétroliers, alors que les populations locales avaient obtenu un tel nettoyage devant des juridictions nationales ».

En clair, un traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne ressemblerait fort à une soumission aux multinationales, les petites entreprises n’ayant pas la même puissance de feu sur le terrain juridique. Dès lors, faut-il s’étonner de l’activisme des « lobbies » des affaires militant pour le traité.
On en compte au moins cinq, dont le plus puissant, le TABD (Transatlantic Business Dialogue), créé en 1995, qui regroupe les dirigeants d’entreprises comme la banque JP Morgan, Ford, Coca-Cola, Microsoft etc...

Faut-il s’en étonner, Herman Van Rompuy, mis en place à la tête du Conseil européen par le groupe de Bilderberg, défend avec acharnement le projet de traité. Mais aussi Angela Merkel et François Hollande. À son crédit, remarque-t-on, Dominique Strauss-Kahn, qui a goûté le paradis américain, a dit des négociations pour le traité, devant le Sénat français : « C’est un piège considérable pour les Européens ».

Or, et c’est sans doute le plus préoccupant, les négociations, très techniques, nécessitent la collaboration d’institutions et des lobbies du monde des affaires. Les politiques, noyés par la complexité des discussions y sont sous représentés. À cela s’ajoute une demande de « discrétion et de confidentialité » qui exclut la presse et maintient le public dans l’ignorance. N’est-ce pas le mondialisme appliqué que vous a décrit Pierre de Villemarest pendant des années ?

Notes

(1) 510 millions d’habitants pour l’Union européenne et 317,5 millions pour les États-Unis.
(2) Sauf pour quelques produits spécifiques, les droits de douanes ne dépassent pas 4% dans les deux sens.
(3) La globalisation est distincte des termes mondialisme et mondialisation. La globalisation se rapporte à l’uniformisation des normes économiques, sociales, culturelles etc...

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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