Ces Français qui jouent avec la vie de nos otages au Mali et au Niger...

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janvier 2012

Dans son édition du 9 novembre dernier, « Paris-Match » sortait pour une fois un article au « poids des mots » indéniable. Il révélait les combats au couteau, entre Français, autour des otages d’Areva capturés en septembre 2010 au Niger par l’Aqmi.

Deux personnages sont évoqués. L’un, appelé le « directeur », est un dirigeant d’Air France très au courant de tout ce qui se passe en Afrique. Dès la capture des otages, il est informé par des contacts touaregs. Claude Guéant, en accord avec Anne Lauvergeon et Jean-Cyril Spinetta, dirigeants d’Areva, le charge de travailler à la libération des captifs.

Tous les quatre croient être arrivés au bout de leurs peines quand ils apprennent qu’un autre Français travaille sur le dossier et les court-circuite. C’est le second personnage, désigné sous le titre de « l’ingénieur ». Il est en relation avec les services secrets français et, ayant alors le grade de lieutenant-colonel, a servi au Tchad au titre de l’aide militaire. Aujourd’hui reconverti dans le privé, il assure des missions de sécurité.

Les choses alors se gâtent pour le « directeur ». Comme un coupable, il est interrogé à Paris à propos de paquets de drogue découverts sur un avion en provenance de Bamako. Suivi au cours de ses déplacements, il s’aperçoit qu’on le photographie. Le « directeur » s’inquiète et en réfère au Quai d’Orsay. Un général de la DGSE organise alors un déjeuner entre le « directeur » et « l’ingénieur ».

Mais le climat continue de se détériorer. Le 3 octobre, malencontreux incident, un véhicule percute la voiture du « directeur » quand il rentre de Roissy. « Quelques jours plus tard, écrit le journaliste, un incendie ravage sa maison de campagne dans le Sud-Ouest. Puis c’est le bouchon de la vidange du liquide de refroidissement de sa vieille voiture qui, dévissé, entraîne l’arrêt du moteur ». De quoi devenir paranoïaque !

Tout figure dans l’article de « Paris Match ». Tout sauf une chose : les noms du « directeur » et de « l’ingénieur ». Nous n’aurons pas les pudeurs de l’hebdomadaire.

Par directeur, il faut entendre Guy Delbrel, ancien militant de gauche, passé par le journal « Libération » et actuellement directeur des Relations extérieures d’Air France.

Sous le titre de « l’ingénieur », se cache Jean-Marc Gadoullet, ancien officier de la DGSE, un moment conseiller militaire du Président tchadien Idriss Déby auquel il est resté très lié. Il est actuellement actif dans le domaine de la sécurité dans la région sahélienne.

Les faits révélés par « Paris-Match » sont confirmés par nos sources. Il reste néanmoins difficile d’en décrypter tous les aspects. Sinon pour dire que ces conflits franco-français quand la vie d’otages est en jeu apparaissent sordides.

Ils sont en tout cas révélateurs des affrontements entre réseaux d’anciens des services et de l’armée dans la région sud-saharienne. On ne peut que déplorer ces luttes fratricides, quand les Américains, les Chinois et d’autres avancent avec ordre et méthode pour nous mettre à la porte de l’Afrique.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
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