Source de conflit religieux, la loi sur le blasphème sera révisée, promet un sénateur Pakistanais

avril 2007

Accusée d'avoir proféré des propos blasphématoires à l'encontre du prophète Mahomet, Martha Bibi, une chrétienne pakistanaise, a été emprisonnée.

L'affaire remonte au 22 janvier 2007. D'après nos informations, l'accusée est mariée au propriétaire, lui-même chrétien, d'une petite entreprise de location de matériel de construction.

Récemment, il a loué des outils pour la construction d'une mosquée à Kot Nanak Singg, qui est aussi son village, dans le district de Kasur. Les promoteurs des travaux n'ayant pas payé le prix de leur location, Martha Bibi s'est rendue elle-même sur les lieux de la construction pour réclamer son dû.

Ses débiteurs refusant de payer, elle a voulu se saisir des outils. Trois hommes, identifiés, se sont alors jeté sur elle pour la frapper. Elle n'a pu s'échapper qu'avec l'aide de passants.

Plus tard dans la nuit, l'imam de la mosquée a porté plainte contre Martha Bibi pour blasphème. Selon lui, elle aurait aussi appelé les musulmans à attaquer les chrétiens. On comprend l'aspect fantaisiste de la plainte. Martha Bibi a pourtant été inculpée conformément à l'article 295 C du Code pénal pakistanais. Elle peut être condamnée à une longue détention, voire à la peine de mort.

Le Pakistan compte 1,7% de chrétiens et 96,7% de musulmans.

Nous avons rencontré le sénateur Mushahid Hussayn Sayed à Paris dernièrement. Il nous a assuré que la loi sur le blasphème allait être révisée après les élections qui doivent se dérouler d'ici un an.

Alain Chevalérias

 A noter: Après plusieurs tentatives, le gouvernement pakistanais a réussi à faire amender la loi sur le viol en novembre 2006. Jusque là, les cas de viol étaient jugés par les tribunaux islamiques. Les victimes devaient produire quatre témoins mâles pour attester du crime. A défaut, les plaignantes étaient condamnées pour adultère. Désormais, les cas de viols seront jugés devant la cour civile. Cette réforme était considérée comme un test pour le Président Mousharraf quant à ses engagements pour moderniser le pays. Les leaders islamistes y voient un encouragement au libertinage.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Lire aussi:
Retour Menu
Retour Page d'Accueil