Un homme de
BOKO HARAM
parle

avril 2015

Depuis 2013, Boko Haram, groupe jihadiste nigérian, a intensifié sa campagne d’atrocités à travers le pays. L’un de ses hommes de main, un Nigérien appelé Awalé, a parlé après avoir été capturé à Maiduguri (Nigeria) (1). Notre contact sur place, Ibrahim Manzo Diallo, nous fait parvenir les informations que nous publions.

Awalé, originaire de Diffa au Niger, a été recruté par Boko Haram comme beaucoup de ses compatriotes. Il raconte que le butin pris au cours des attaques sert en partie à donner des primes aux miliciens. Prélevé sur sa part, il envoyait de l’argent chez lui, pour sa famille, et déposait le reste à la banque. Il dit avoir environ un million de nairas (1) ainsi accumulé sur un compte de la Banque Interprice.

À propos des filles capturées, il dit : « On kidnappe des filles. Une fois avec nous, elles sont totalement mises à notre disposition... Tout le monde passe quand il veut. Nous les violons à tour de rôle ».
Étrangement, il précise : « Nous ne prions pas (contrairement aux règles de l’islam). Même notre émir, Aboubakar Shekau, ne prie pas. Je peux en témoigner car j’étais avec lui tout le temps ».

Puis il ajoute : « Ils m’ont ordonné de tuer trois personnes sur place et de boire leur sang. Quand j’ai refusé, il m’ont dit de laver mon visage avec le sang ». Mais Awalé avait une petite fiancée au pays. Alors il a déserté avant d’être capturé par les forces de sécurité. Affligeant d’horreur et de banalité.

Notes

(1) Il faut faire la différence entre les Nigérians, habitants du Nigeria, une ancienne colonie britannique, d’une part, et les Nigériens, citoyens du Niger, ancienne possession française.
(2) Environ 5 000 €, quand le salaire d’un ouvrier de la région tourne autour de 50 à 100 € par mois.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

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