Un islamiste recherché
par Interpol vit tranquillement en Suisse

juillet 2015

Le 4 février 2004, Interpol envoie un e-mail à tous les États membres de sa structure. Il contient une liste de 130 personnes accusées de terrorisme. Cinq d’entre elles sont soupçonnées de vivre en Suisse.

Parmi eux, un homme qui se fait appeler Abu Mohammed. Il est de nationalité libyenne et a épousé une citoyenne helvétique. Il habite Winterthour, dans le canton de Zurich, et fait fonction d’imam dans la mosquée locale. Il est pourtant reconnu comme membre du mouvement Al-Jamaa Al-Islamiya Al-Moqatila, un groupe terroriste libyen lié à Al-Qaïda.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, Abu Mohammed multiplie les voyages en Libye. La dernière fois, il est même rentré blessé par balle au bras pour se faire soigner. À cela s’ajoutent ses fréquentations sulfureuses.

Il était très lié à l’un des membres d’un groupe de trois personnes qui, selon la police, ont été arrêtées parce qu’elles se préparaient à exécuter un attentat terroriste en Suisse.

Au début de cette année, cinq jeunes gens fréquentant sa mosquée ont aussi voulu se rendre au Moyen-Orient pour combattre. Convertis à l’islam, quatre ont réussi à rejoindre la Syrie, le cinquième a été interpellé à l’aéroport.

En Suisse on s’étonne de la liberté d’action d’Abu Mohammed. Certes, le régime de Kadhafi n’était pas un exemple en matière de droits de l’Homme. De plus, les relations entre Tripoli et Berne étaient complexes. En juillet 2008, à la suite de l’inculpation d’Hannibal Kadhafi, le fils du raïs, et de sa femme pour maltraitances sur une employée de maison, deux ressortissants suisses ont été arrêtés en Libye et gardés en otages. C’est le mot.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 

Lire aussi: Al Qaïda en Libye

 

Retour Menu
Retour Page Accueil