LES OLIGARQUES MAFIEUX DE POUTINE |
mai 2007
Il s'agit de groupes d'individus qui ont fait fortune ces quinze dernières années en s'emparant du contrôle des richesses naturelles du pays, grâce aux privatisations désordonnées. Les médias ignorent ou sous-estiment ce danger, alors que des proches de Poutine jouissent de la sollicitude des avocats d'affaires américains, tout heureux d'accumuler les sommes considérables que leur versent leurs clients, pour la plupart issus de la haute mafia " russe ". En lisant les journaux financiers des États-Unis, on découvre ainsi qu'un proche de Vladimir Poutine, Leonid Reiman, un oligarque en chasse pour accaparer le contrôle des Télécommunications en Russie, en rivalité avec le groupe d'affaires Alfa, et dont le fisc américain et le FBI savent qu'il est impliqué dans de vastes trafics d'argent sale, est défendu par le cabinet d'avocats Barbour, Griffiths & Rogers. Barbour est l'ancien gouverneur du Mississipi, le " Wall Street Journal " relève qu'un de ses anciens collaborateurs, Mark d'Atanasio, était un ami de Reiman, plus ou moins " mouillé " avec lui dans des combines douteuses. Reiman a versé au cabinet de Barbour plusieurs centaines de milliers de dollars. Il est même question de deux millions de dollars. En échange de quoi, Reiman peut circuler librement aux États-Unis, malgré son dossier pendant au FBI. Le plus étonnant est le rôle joué par l'ancien chef de file des Républicains, Robert Dole. Il a obtenu pour le milliardaire, et roi de l'aluminium en Russie, Oleg Deripaska, moyennant la somme de 560 000 dollars de frais de procédure, un visa d'entrée aux États-Unis. Deripaska est pourtant accusé par le FBI de malversations et de corruption caractérisée (selon les journalistes Glenn R. Simpson et Mary Jacoby du " Wall Street Journal "). Plus fort encore apparaît le rôle joué par William Sessions, ancien directeur du FBI, en faveur du mafieux Semione Moguilevitch, "recherché" par le FBI depuis plus de deux ans pour corruption et participation au crime organisé. Moguilevitch a mis la main au cours de ces dernières années sur la firme R.U.E. (Rosuk Energo) via une société basée à Chypre. Né à Kiev en 1946, il est fiché par toutes les polices occidentales, mais se joue des accusations portées contre lui. Il a des bureaux à Tel-Aviv, Kiev, Moscou, Budapest, Genève. Sa firme à Chypre, la Highrock Holding, contrôle en coopération avec Gazprom (50% des avoirs) l'Énergétique de l'Ukraine, dans laquelle le Premier ministre Victor Yanoukovitch rivalise avec le président Victor Ioutchenko. Il est protégé par ses amis américains et poutinistes de la haute mafia *. On constate que Bob Dole et ses amis Bruce Jackson et Paul Manafort (ancien " manager " de Bob Dole lorsqu'il menait sa campagne pour la présidence des États-Unis) conseillent Yanoukovitch, qui manoeuvre entre Moscou, divers mafieux ukrainiens et Paul Manafort. Grâce à Paul Manafort et à Jackson, Rinav Akhmetov, le milliardaire et trafiquant ukrainien, a été reçu par le vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney. En 2005, il avait fait un don de 300.000 dollars aux "bonnes uvres" de Bruce Jackson et de son épouse. Tous ces messieurs sont mêlés aux livraisons de gaz du Turkménistan à Gazprom, sous l'il vigilant des dix-sept officiers du KGB placés par Poutine dans l'administration de ce trust. A l'ombre de ces florissantes affaires, les règlements de comptes entre mafieux émaillent la chronique sans que les cabinets d'avocats de New York, Washington et Chicago ne s'en émeuvent. Dernière exécution, le 28 mars 2007 : celle du mafieux Maksym Kurotchkine, alors qu'il sortait du tribunal de Kiev. Surnommé " Mad Max ", Kurotchkine possédait un hôtel de luxe et des parts dans plusieurs firmes commerciales. Ami de Viktor Yanoukovitch, il avait été arrêté en novembre 2006 pour extorsion de fonds. À ce jour, une dizaine d'oligarques basés en Russie et en Ukraine profitent depuis trois ou quatre ans des " recommandations " d'avocats américains issus aussi bien du parti républicain que du parti démocrate. Cette interpénétration politico-mafieuse devrait faire réfléchir nos gouvernants, d'autant que plusieurs des participants sont bien placés dans des organismes à vocation mondialiste. Pierre de Villemarest
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