ET LE ZADISME |
Le 17 janvier dernier, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé labandon du projet daéroport de Notre-Dame des-Landes, en Loire-Atlantique. Celui-ci remonte à 1963, son emprise territoriale a été décrétée en 1974 et sa déclaration dutilité publique rendue le 9 février 2008. Le début des travaux avait bien été prévu pour 2013 mais, alors Premier ministre, Jean-Marc Ayrault avait décidé de repousser leur mise en oeuvre de six mois... Six mois qui ont traîné mettant un terme au projet. Ayrault avait faibli devant lopposition. Il est vrai quà lautomne 2012, tentant de récupérer la place occupée par des militants encagoulés, les forces de lordre avaient essuyé un revers, le gouvernement un camouflet. Alors Ayrault, qui sécrit sans H, sest dégonflé. Emmanuel Macron et son camarade Philippe ont repris lessai et lont transformé en saplatissant devant les « zadistes ». Il faut savoir ce que signifie cette dérive. On
entend par « zadistes » les occupants, dans
un sens quasi militaire, de la ZAD. Mais à défendre de qui ? De lÉtat et du grand capital. Du moins selon les zadistes car, en réalité, il sagit dune opposition systématique aux grands travaux daménagement du territoire sous prétexte de « défendre lenvironnement » et le « droit des populations locales à décider de lavenir de leurs territoires ». À la fin, cela revient à bloquer le développement du pays en empêchant la réalisation des infrastructures indispensables telles que le réseau de chemin de fer, les autoroutes, les aéroports ou les structures de production dénergie. Il est toujours facile de jouer sur un émotionnel aujourdhui à fleur de peau, concernant lécologie, ou des intérêts individuels, les expropriations causant toujours des blessures, pour susciter un mouvement dopinion défavorable à un plan daménagement du territoire.
Dautres actions ont été
rapportées par la presse, comme celle des manifs sopposant
au projet de centrale nucléaire à Creys-Malville
(Isère), en 1976 et 1977. À cette
occasion, lors des affrontements avec les forces de lordre
à Faverges, ces dernières reçurent des boulons,
des cocktails Molotov et des bouteilles dacide.
Un militant, Vital Michalon, a été tué
par un tir de grenade. Ce dossier se solda par la fermeture de
la centrale sur décision du Premier ministre Lionel
Jospin. Les zadistes à Sivens Les socialistes ont une longue tradition de désertions en rase campagne qui renforcent la combativité et le prestige des zadistes. Aujourdhui, une quinzaine de « zones à défendre » se sont organisées à travers la France. Celle de Notre-Dame-des-Landes, dans les campagnes au nord de Nantes, a commencé à sinstaller en 2009. Aujourdhui, environ 200 zadistes se logent dans des baraques construites de leurs mains. Ils ont aussi accaparé des terres devenues bien de lÉtat après lexpropriation de leurs propriétaires. En collusion avec une partie de la population hostile à laéroport, la zone est auto administrée sur le mode « Commune de Paris ». Elle est aussi organisée en bastion avec ses tours de gué et ses barrages disposés sur la route daccès. On est là en pleine tradition anarchiste de contestation de la propriété, éventuellement par la force. Car, si certains éléments se veulent pacifistes, dautres cherchent à en découdre. En particulier les « Black Blocs », des militants prêts à tuer. Le gouvernement sest donné jusquau 31 mars, la fin de la trêve hivernale, pour reprendre le contrôle de ce territoire qui échappe à la République. Déjà, il prévoit plus de 2200 hommes, des blindés, trois hélicoptères et même deux avions dattaque au sol pour faire des photos. Dici là, il faut craindre des renforts denragés arrivant du reste de lEurope. Tout est possible. Y compris la collusion avec des excités islamistes ou des voyous de banlieues. Pour Emmanuel Macron, ce serait le moment de vérité. |
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