Forte activité insurgée
dans le nord de l’Afghanistan

juin 2010

D’après nos informations provenant du terrain, les Taliban et les réseaux d’Al-Qaïda sont désormais très implantés dans les provinces de Qunduz (Kunduz) et du Badakhshan, sur la frontière du Tadjikistan.

Dans ces provinces à majorité non-pachtounes, ils sont parvenus à installer une administration parallèle dirigée par une personne portant le titre de gouverneur et ont désigné des responsables de la sécurité. Dans certains secteurs, ils dressent des barrages volants et fouillent les voyageurs à la recherche de preuves de leurs relations avec les autorités et les forces d’occupation.

Pour s’opposer à la présence des Taliban et des militants étrangers, le gouvernement et les forces américaines d’occupation ont armé certains éléments de la population, en particulier les ethnies non-pachtounes de la région.

Aux environs de la mi-mai, une opération de ces milices a permis de tuer tout un groupe de militants étrangers. Il était formé de 24 hommes armés originaires d’Ouzbékistan, du Tadjikistan, de Tchétchénie, du Pakistan et de 2 Arabes.

De ceci il faut tirer trois leçons.

Premièrement : les milices levées localement peuvent se révéler bien plus efficaces que les forces d’occupation et ceci pour un moindre coût.
Deuxièmement : aujourd’hui, à part la province de Balkh, dirigée par un ancien de l’Alliance du nord et viscéralement anti-Taliban, la plupart des régions d’Afghanistan sont pénétrées par les insurgés. D’autre part, la guerre s’internationalise de plus en plus avec l’arrivée sur le terrain de militants étrangers.

Troisièmement : en dépit du danger représenté par ces milices, par essence peu disciplinées et susceptibles de commettre des dérapages, l’appel à des volontaires civils apparaît comme le seul moyen d’éviter une main mise des Taliban sur le pays, quand les forces étrangères s’avèrent incapables d’y parvenir.

Il serait souhaitable de gagner cette guerre avec nos armes à partir du moment où nous l’avons engagée. Néanmoins, les responsables politiques et les chefs d’états-majors du monde occidental s’avérant incapables de donner à leurs soldats une tactique et une stratégie gagnantes, il faut seulement se résigner à éviter le pire, le retour des Taliban à la tête du pays. Un constat attristant, car nous disposons des hommes et des moyens pour gagner la guerre. Il faudrait seulement un peu d’imagination et de courage politique.


 

Six personnes condamnées aux Émirats pour financement
des Taliban
Cinq Émiratis et un Afghan ont été condamnés par la Justice d’Abou Dhabi pour avoir fait parvenir de l’argent aux Taliban afin de soutenir leur campagne militaire contre les forces d’occupation. D’autre part, deux Émiratis, Rashid Dawood et Abdullah Hassan devront effectuer une année de prison pour avoir tenté de créer une organisation islamiste aux Émirats pour imposer à la fédération les mêmes règles que celles des Taliban en Afghanistan. Dawood a aussi été condamné pour avoir agressé un Bengalais parce qu’il parlait à une femme au téléphone. Il a battu l’homme en question, l’a dénudé et photographié avec son téléphone portable. Selon lui, parler à une personne du sexe opposé est interdit par l’islam. Les huit accusés avaient été arrêtés à la suite d’une opération des forces de sécurité dans le port de Khor Fakkan, en octobre 2008. Ces décisions de Justice mettent en évidence que les Émirats, chaînon entre les zones troublées d’Afghanistan et du Pakistan, d’une part, les autres pays musulmans et l’Occident d’autre part, se révèlent d’excellents alliés dans la lutte contre le terrorisme.

Centre de Recherches sur le terrorisme depuis le 11 septembre 2001
 www.recherches-sur-le-terrorisme.com

 
 
Lire aussi: La province de Kunduz au trois quarts contrôle des Taliban.Tentative d'encerclement de Kaboul
 
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